La Direction générale de la Protection civile (DGPC) a mis en œuvre, depuis le début de la saison estivale, un dispositif spécial contre les incendies de forêt qui s’est avéré efficace. Pour preuve, une baisse très sensible des feux a été enregistrée. Par ailleurs, la DGPC vient de se doter d’un simulateur de feux de forêt, le premier en Afrique. L’objectif est de renforcer les capacités des futurs commandants des unités opérationnelles.
Les feux de forêt ont connu, cette année, une baisse sensible par rapport à la même période de l’année écoulée, selon un point de situation élaboré sur instruction du directeur général de la Protection civile. Mustapha El-Habiri a instruit ses collaborateurs pour le suivi permanent de la situation et insisté sur la mise en place de tous les moyens afin de faire face aux grands feux de forêt qui se déclenchent durant la période allant de la mi-août à la fin du mois d’octobre. Malgré la canicule qui a marqué plusieurs régions durant les derniers mois, le Ramadhan a été « clément » surtout dans les wilayas de Tizi Ouzou, Blida, Aïn Defla et Bouira par rapport à la même période de l’année dernière.
Le directeur de l’Organisation et la coordination des secours (DOCS), le colonel Mohamed Khellaf, explique cette baisse par plusieurs facteurs. « Des mesures pratiques ont été prises par la DGPC dont la suspension de tous les congés du personnel jusqu’au mois d’octobre et la saisie des responsables des comités de wilaya à l’effet de les sensibiliser pour assurer une permanence et une disponibilité à tout instant », a signalé l’officier supérieur.
De même pour les services des forêts qui ont été instruits par le ministre de l’Agriculture pour prendre des mesures efficaces surtout en matière de préservation des récoltes et des céréales. A ces mesures s’ajoute, selon le colonel Khellaf, le déploiement des colonnes mobiles sur la base d’un schéma scientifique. « Nous avons opté pour l’exploitation des images satellitaires dans la localisation des zones à risque. Grâce à l’image satellitaire et au système de communication numérique, nous pouvons avoir l’indice de l’inflammation, ce qui permet la gestion de l’aléa grâce à la circulation rapide de l’information et des données », précise-t-il.
En outre, la Direction générale de la Protection civile s’est dotée d’un simulateur de feux de forêt, outil unique sur le continent africain. « Cet équipement de troisième génération dépasse en performance l’unique exemplaire de deuxième génération existant en France à l’Ecole d’application de la sécurité civile de Valabre », a indiqué le lieutenant Yacine Benmeridja dans un entretien à la revue El Himaya. Il est composé de 24 ordinateurs avec écrans répartis sur une surface de 200 m2 en plusieurs box, dont un poste de pilotage hélicoptère bombardier d’eau et un poste de pilotage avion de reconnaissance. Deux spécialistes des feux de forêt sont venus de France pour apporter leur concours aux officiers pour sa mise en fonction et le montage de scénarios pour les exercices. La DGPC envisage d’élargir son utilisation à d’autres pays du continent africain avec lequel elle entretient des accords de coopération en matière de formation.
L’anticipation, force de frappe de la Protection civile
L’anticipation constitue la force de frappe de la Protection civile, dira l’officier supérieur. Ainsi, un dispositif de prévention a été mis en œuvre par la DGPC dès le début de la saison estivale. Il consiste en la mise en place d’un dispositif à l’entrée des forêts dans les régions à risque. Des moyens humains et matériels ont été mobilisés de jour comme de nuit dans ces lieux afin d’assurer une intervention rapide et efficace.
Des équipes pédestres assurent sur place la prise en charge du moindre incendie, aussi minime soit-il. Résultat : diminution des feux de forêt et des dégâts liés aux récoltes. Des actions de sensibilisation ont été également lancées auprès des agriculteurs afin de protéger leurs récoltes. Un bilan communiqué par la Direction de la Protection civile de la wilaya d’Alger fait état d’une baisse sensible des incendies et feux de forêt pendant la période allant du 1er juin au 31 juillet. Selon le responsable de la communication, le lieutenant Sofiane Bekhti, les pompiers de la capitale ont effectué 546 interventions pour cause d’incendies, touchant le couvert végétal ayant causé la perte de 30 ha de broussailles. 1 600 bottes de foin et 618 arbres fruitiers ont été également brûlés.
Concernant les feux de maquis, le bilan fait ressortir le nombre de 13, détruisant une surface de 1,5 ha. L’officier a relevé l’efficacité de l’intervention de ses unités qui ont réussi la sauvegarde de la forêt de Sidi Aïssa à Khraicia lors d’un feu déclenché la semaine dernière ayant ravagé 5 000 m2 de maquis et oliviers sauvages. Les soldats du feu ont mis 10 heures pour maîtriser l’incendie. Il a rappelé, dans ce sens, la mise en place d’un dispositif de prévention et de lutte au niveau des forêts de Bouchaoui et de Baïnem dans la capitale depuis le début de la saison estivale.
Neïla B.