Le phénomène de l’émigration clandestine, harraga, vers les pays européens a connu ces derniers temps, une nette baisse. En effet, une source bien informée, a affirmé récemment que le nombre de jeunes qui prennent le large clandestinement pour atteindre l’autre rive de la Méditerranée est en nette baisse.
Les mois de juillet et août où ce phénomène enregistre des records sans précédent, cette année, le nombre total des harraga, a indiqué la même source, n’a pas dépassé 150 personnes. Une nette baisse si on compare avec les années précédentes où ce chiffre dépasse de loin des dizaines de milliers.
Ainsi, plusieurs interrogations se posent. Est-ce que cette baisse est due aux mauvaises conditions humaines à l’autre rive où les harraga sont incarcérés dans des prisons et seuls les plus chanceux auront l’occasion d’être extradés en leur pays d’origine, jetés au large ou même brûlés?
Sinon, celle-ci est occasionnée par la crise économique que traverse certains pays européens et qui constituent la destination favorisée de nos jeunes, à savoir la Grèce, l’Espagne et l’Italie, c’est-à-dire les opportunités des étrangers de décrocher des postes d’emplois sont nettement réduites? Une autre hypothèse se présente: est-ce la loi algérienne qui est devenue sévère à l’encontre des harraga?
Ou aussi est-ce les dispositifs sécuritaires exceptionnels mis sur place par les services de sécurité dans le cadre de la lutte contre ce phénomène très dangereux où les jeunes risquent leur vie à tout prix à cause des problèmes sociaux dont ils vivent en Algérie et ce, pour un eldorado fantasmé? Pour être positif, cette diminution sensible dans le nombre des émigrants clandestins algériens vers l’Europe n’est-elle pas due à l’amélioration des conditions de vie, notamment suite à la mise en place des centaines de mécanismes pour créer des postes de travail pour les jeunes chômeurs, rappelant que l’Etat a procédé récemment à l’octroi de prêts bancaires sans intérêts? Par exemple, l’ambassadeur d’Algérie en Grèce avait informé que le nombre d’Algériens établis illégalement dans ce pays avait passé de 4500 en 2009 à 700 cette année. Il avait expliqué ce fait par les procédures accélérées prises par la représentation algérienne à Athènes.
Il est à souligner que les chiffres avancés ne reflètent guère la réalité de l’émigration irrégulière puisque des dizaines, si ce n’est des centaines de personnes échappent aux services de sécurité. Ces derniers débarquent souvent de la ville d’El Kala dans la wilaya d’El Tarf ou de Mostaganem pour rejoindre les côtes italiennes et espagnoles respectivement.
Cela n’écarte pas, bien sûr, d’autres villes. Il est aussi remarquable qu’à partir de 2011, un net recul a été enregistré en termes de harraga contrairement à la période où l’émigration clandestine avait atteint des seuils alarmants. Aussi, même le départ se fait de l’Algérie, les harraga sont de plusieurs nationalités, notamment africains et autres pays voisins.