Le nombre de personnes contaminées par le sida dans le monde a baissé en 2009 à 2,6 millions, soit une diminution de près d’un cinquième en dix ans, selon le rapport annuel d’Onusida publié mardi.
« Depuis 1999 — année où l’épidémie aurait atteint son maximum –, le nombre de nouvelles infections dans le monde a reculé de 19% », atteignant 2,6 millions en 2009, précise-t-il.
« Nous pouvons être fiers de ces avancées et de ce que réserve notre avenir commun », souligne le directeur exécutif d’Onusida, Michel Sidibé, cité dans le rapport. D’autres avancées sont encore à venir, prévoit le responsable onusien.
« Dans le cadre de la révolution de la prévention, des progrès décisifs se dessinent grâce aux essais d’un nouveau gel microbicide qui suscitent de l’espoir pour toute une génération de femmes », relève-t-il. Les résultats d’essai d’un gel microbicide réalisés par le centre Caprisa en Afrique du Sud et publiés à Vienne en juillet lors de 18ème Conférence mondiale sur le sida laissent espérer la mise au point d’un nouvel outil pour contrôler l’épidémie.
L’élargissement de l’accès au traitement est également source de progrès. En 2009, 5,2 millions de personnes vivant dans des pays à revenu faible ou intermédiaire avaient accès au traitement antirétroviral, contre 700.000 en 2004.
Mais « nous ne sommes toutefois pas encore en mesure de crier victoire. En 2009, la croissance des investissements dans la riposte au sida a ralenti pour la première fois », avertit M. Sidibé.
15,9 milliards ont été mis à la disposition de la riposte au sida en 2009, montant auquel il manque 10 milliards pour couvrir les besoins en 2010, déplore Onusida.
Par région, l’Afrique subsaharienne demeure la plus touchée avec plus des deux tiers (67%) de l’ensemble des personnes vivant avec le VIH et près des trois quarts (72%) des décès liés au sida en 2009, selon les données collectées par Onusida. Le Swaziland était toujours l’an dernier le pays le plus infecté au monde, avec un taux de prévalence du VIH de 25,9 dans la population adulte.
Toutefois, dans 22 pays d’Afrique subsaharienne, le taux d’incidence du VIH a diminué de plus de 25% entre 2001 et 2009. Et parmi les cinq pays d’Afrique subsaharienne où l’épidémie est la plus importante, quatre (Afrique du Sud, Ethiopie, Zambie et Zimbabwe) ont réduit les infections de plus de 25% entre 2001 et 2009, tandis que l’épidémie au Nigeria s’est stabilisée.
En Asie, l’épidémie de VIH demeure « stable » avec 4,9 millions de personnes vivant avec le virus, un chiffre qui n’a pratiquement pas changé en cinq ans, grâce notamment aux efforts de prévention de la transmission mère-enfant, note le rapport. Mais les « tendances générales de l’épidémie masquent d’importantes variations » dans la région asiatique.
En Chine, par exemple, 5 des 22 provinces du pays abritent 53% des personnes vivant avec le sida. Et tandis qu’en Inde, Népal et Thaïlande, le taux d’incidence des nouvelles infections a baissé de plus de 25% entre 2001 et 2009, il a augmenté de plus de 25% au Bangladesh et aux Philippines.
Par ailleurs, en Europe orientale et Asie centrale, le nombre de nouvelles infections (1,4 million) a pratiquement triplé entre 2000 et 2009, la Russie et l’Ukraine concentrant près de 90% des nouveaux cas.