Baisse des réserves de changes : retour sur les principaux indices

Baisse des réserves de changes : retour sur les principaux indices

Dans son dernier point sur la situation des réserves de changes fin juillet écoulé, le chef de l’État Abdelmadjid Tebboune a affirmé qu’elles « s’élèvent actuellement à 44 milliards de dollars ». Chiffre exact ou approximatif, le constat est que l’érosion a continué jusqu’au début de l’année en cours.

En effet, des spécialistes expliquent que les réserves de change ont passé d’environ 48,2 milliards de dollars à 46,4 milliards de dollars, et ce, entre novembre de l’année précédente et janvier de l’année actuelle. C’est un constat livré au quotidien Liberté par l’économiste et conseil en investissements Kamel Benkhabecheche.

Selon lui, sur la durée d’une année, soit entre janvier 2020 et janvier 2021, les réserves de changes de l’Algérie sont passées de 61 milliards de dollars à environ 46,4 milliards de dollars. Il s’agit donc d’une baisse de 14,6 milliards de dollars.

L’intervenant explique, en outre, que cette baisse est intervenue malgré « un effet de change favorable », à savoir « l’appréciation de l’euro face au dollar américain de presque 10% ».

Pour ce qui est de la liquidité bancaire, Benkhabecheche affirme qu’elle est restée stable durant la période allant de la fin 2020 au début 2021. En effet, vers janvier de l’année en cours, elle a affiché « 681 milliards de dinars contre 659 milliards de dinars en novembre 2020 ».

Les explications de la Banque d’Algérie

Comme explication à cela, le spécialiste estime que « les nouvelles dépenses de l’État, grâce à l’avance de la Banque d’Algérie (335 milliards de dinars : compte courant débiteur du Trésor public), y sont pour quelque chose ».

S’agissant de la situation du compte courant du Trésor public, le même intervenant note une détérioration. Ce dernier est passé de 54 milliards de dinars vers décembre de l’année 2020 à 95 milliards de dinars au mois de janvier de l’année en cours. Une situation qui est intervenue, selon lui, « malgré l’avance de 335 milliards de dinars de la Banque d’Algérie ».

Pour sa part, la Banque d’Algérie a expliqué que « les diminutions annuelles des réserves de changes, liées aux déficits du solde global de la balance des paiements, traduisent l’excès de la dépense intérieure brute de l’ensemble des agents économiques sur le revenu national ». Autrement dit, explique encore la BA, il s’agit « quasiment de l’excès des importations de biens et services sur les exportations ».