Baisse des recettes pétrolières, sécurité au frontières, flambée des prix…A quoi va ressembler 2014?

Baisse des recettes pétrolières, sécurité au frontières, flambée des prix…A quoi va ressembler 2014?

«Notre économie traverse un moment crucial parce qu’elle va devoir basculer d’une demande publique à une demande privée»

«Notre économie traverse un moment crucial parce qu’elle va devoir basculer d’une demande publique à une demande privée»

Handicapée par son addiction aux exportations d’hydrocarbures, l’Algérie a tout de même réussi à maintenir les équilibres budgétaires tout en gardant un oeil vigilant sur les menaces terroristes.

2013 n’a pas été de tout repos pour l’Algérie tant sur le plan économique, social ou sécuritaire. Dès le début de cette année, le pays a dû faire face à une prise d’otages qui fera certainement date. Son retentissement qui a eu un écho international aurait pu en effet avoir de fâcheuses conséquences sur son économie. L’attaque terroriste planifiée à partir de la Libye visait le site gazier de Tiguentourine qui employait des travailleurs de plusieurs nationalités.

Après quelques mois d’incertitudes entourant le maintien de leurs sociétés sur le territoire national, les choses ont fini par rentrer dans l’ordre. L’Agence internationale de l’énergie allait jusqu’à affirmer que la sanglante prise d’otages d’In Amenas (37 otages y avaient trouvé la mort) «fait peser un nuage noir sur les perspectives du secteur de l’énergie du pays». La parenthèse a été refermée malgré tout sur cet épisode qui a renvoyé aux années de braise qui ont mis à feu et à sang le territoire national.

Cet événement qui a mis en exergue la vulnérabilité des frontières a mis sur le qui-vive les forces de sécurité qui ont redoublé de vigilance. Ce qui ne sera pas le cas sur le plan strictement économique. La dépendance par rapport aux exportations des hydrocarbures allait révéler la précarité chronique sur laquelle repose la stabilité du pays déjà bien contrariée par des secteurs industriel, touristique et agricole déficients.

La ligne rouge allait être fixée par un rapport de la Banque d’Algérie. «L’équilibre budgétaire requiert des niveaux de prix des hydrocarbures supérieurs à 112 dollars le baril», avait prévenu Djamel Benbelkacem, directeur-conseiller de cette institution qui avait présenté un compte rendu sur l’évolution économique et monétaire au début du mois de juillet 2012. Un avertissement amplifié par l’annonce du déclin des gisements d’hydrocarbures.

Pour la première fois de l’histoire de l’Algérie indépendante, de hauts responsables l’ont publiquement admis. «Nous sommes dans le même niveau de production que celui réalisé l’année dernière, mais avec une petite diminution de la production de nos partenaires en association, qui est justifiée par certains gisements qui sont en déclin», avait déclaré, le 23 décembre 2012, le P-DG de Sonatrach, Abdelhamid Zerguine, lors d’un point de presse en marge de sa visite d’inspection du site de la future raffinerie de Tiaret. Une mauvaise nouvelle, qui a mis en état d’alerte le pays alors que les Algériens sont soumis à une féroce et récurrente flambée des prix. «Notre économie traverse un moment crucial parce qu’elle va devoir basculer d’une demande publique à une demande privée, ménages-entreprises, voire exportations, qui tire la croissance. Il s’agit de passer d’une économie quasiment de rente à une économie de production», avait déclaré le 9 mai 2013 Karim Djoudi, le ministre des Finances, en marge d’une séance de questions orales à l’Assemblée populaire nationale.

Les derniers chiffres livrés par les services des Douanes attestent que l’addiction aux exportations d’hydrocarbures demeure très importante et que l’Economie nationale sans être dans le rouge a besoin d’être requinquée. «Les hydrocarbures… ont constitué l’essentiel (96,72%) des ventes du pays à l’étranger les 11 mois de 2013» a indiqué, le 21 décembre 2013 le Centre national de l’informatique et des statistiques des Douanes (Cnis). En ce qui concerne l’excédent commercial, la mauvaise série n’a pas été enrayée comme pour attester que la marge de manoeuvre s’amenuise irrémédiablement.

«L’Algérie a réalisé durant les 11 premiers mois de l’année en cours un excédent commercial de 10,22 milliards de dollars (mds-usd), contre 20,42 mds durant la même période de 2012…» a annoncé la même source. Soit une baisse de 49,95%. L’année 2013 est à marquer d’une pierre blanche.