À quelques semaines de l’Aïd el-Adha 2025, période traditionnellement marquée par une flambée des prix, le coût de la viande rouge connaît une baisse significative dans plusieurs régions du pays. Un changement de cap bienvenu, dans un climat économique tendu et alors que l’État multiplie les offensives contre la spéculation.
Jusqu’à récemment, le kilo de viande locale dépassait allègrement les 3 000 dinars dans certaines villes. Désormais, il s’achète entre 1700 et 2 500 dinars, selon plusieurs bouchers interrogés à Bordj Bou Arréridj. Cette tendance baissière, confirmée également dans d’autres wilayas, offre un répit aux ménges, à l’approche d’une fête religieuse où la demande grimpe en flèche.
Selon un reportage du journal Ennahar, un boucher explique : « Nous essayons de satisfaire les citoyens en leur proposant une viande de qualité à un prix raisonnable ». À ses côtés, d’autres professionnels soulignent une volonté collective de calmer les tensions sur le marché, en tenant compte des difficultés financières des consommateurs.
La viande locale passe sous les 2500 DA/Kg en Algérie : un signe d’apaisement dans un marché sous haute surveillance
Ce recul des prix s’inscrit dans un contexte bien précis. En effet, à la suite du Ramadan 2025, les boucheries se sont retrouvées avec des stocks de viande importée, mal écoulés. Pour écouler ces quantités, beaucoup ont été contraints de revoir leurs tarifs à la baisse. Le phénomène a eu un effet d’entraînement sur les prix de la viande locale, qui a suivi la même tendance.
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Les citoyens, de leur côté, n’ont pas manqué de saluer cette évolution. Dans les marchés et les boucheries, plusieurs voix se sont élevées pour dire que la situation « s’améliore nettement » par rapport aux années précédentes. Où les tarifs grimpaient sans frein à l’approche de l’Aïd.
Une stratégie d’État assumée contre les spéculateurs
La baisse actuelle s’inscrit aussi dans une dynamique nationale plus large. L’Algérie mène, depuis plusieurs mois, une offensive frontale contre la spéculation. Les autorités ont plafonné les prix de plusieurs produits de large consommation, dont la viande, le café, la banane… et élargi cette stratégie à d’autres secteurs sensibles.
Parmi les mesures les plus visibles, l’arrestation de plusieurs revendeurs impliqués dans des pratiques spéculatives autour du véhicule très demandé Fiat Doblo Panorama, et le renforcement des contrôles sur les importations dites « cabas ». Ces dernières, souvent réalisées sans traçabilité, ont donné lieu à des saisies massives. Des tonnes de denrées alimentaires, cosmétiques, produits ménagers… Le tout régulièrement détruit ou retiré du circuit de vente.
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Cette vigilance accrue vise à rétablir un marché plus sain, où le consommateur est mieux protégé. « L’objectif est d’assurer la qualité et la stabilité des prix, tout en évitant les dérives », selon les autorités.
