La tendance baissière du marché automobile se confirme encore avec la publication des derniers chiffres du Centre national de l’information et des statistiques des douanes (Cnis). Cet organisme fait en effet part d’une facture d’importation de voitures en net recul, comparativement aux années fastes, notamment 2012.
Cette baisse avérée s’est stabilisée en 2014 à 6,34 milliards de dollars (mds usd) contre 7,33 mds usd en 2013, en recul de 13,56%. Quant au nombre de véhicules importés, il a atteint 439.637 unités en 2014 contre 554.263 unités l’année d’avant, en baisse de 20,68%. Sur ces 439.637 véhicules importés en 2014,417.913 l’ont été dans le cadre commercial par une soixantaine de concessionnaires activant sur le marché national pour un montant de 5,7 mds usd, contre 529.970 pour une facture de 6,65 mds usd en 2013, soit une baisse de 14,3% en valeur et de 21,14% en quantité.
Pour ce qui concerne le coût des importations par les particuliers, il a totalisé 640 millions usd pour 21.724 véhicules en 2014, contre 686 millions usd pour 24.293 unités en 2013, en baisse de 6,6% en valeur et de près de 10,6% en nombre. Ainsi, après le record enregistré sur l’année 2012 durant laquelle les importations des véhicules avaient dépassé les 600.000 unités, les opérateurs de ce secteur avaient prévu, pour 2014, une baisse qui avait déjà été entamée en 2013 avec un recul de 3,5% en valeur et de 8,4% en nombre par rapport à 2012. Cette situation s’explique, selon les professionnels, par une chute de la demande, qui s’ajoute à un niveau important des stocks, générée essentiellement par l’orientation des dépenses des ménages vers l’immobilier, et ce, particulièrement, pour les logements de type location-vente de l’Aadl. Cette chute vertigineuse des importations de véhicules, telle que traduite par les chiffres communiqués par les Douanes algériennes, atteste que le marché automobile en Algérie est en pleine transformation. Bien que certaines marques tirent encore leur épingle du jeu, notamment les allemandes et les françaises, il faut dire que le gros du contingent de concessionnaires n’était pas du tout préparé à une telle crispation des affaires.
Les observateurs estiment que la tendance baissière des importations de véhicules est appelée à se poursuivre avec l’entrée en production de la nouvelle usine Renault de Oued Tlelat (Oran), qui a été inaugurée en novembre 2014.
Rappelons également que les dernières mesures gouvernementales, particulièrement la nouvelle loi portant activité des concessionnaires participent pour leur part dans la réduction du flux des importations de voitures. Toute une batterie de mesures introduites par la loi de finances 2014 vise à assainir le marché des quatre roues. Ces dispositions ont été édictées par les plus hautes autorités suite, entre autres, à la dérégulation du marché qui a été observée au cours des derniers mois, laquelle a été accompagnée d’une prolifération de revendeurs non agréés, agissant en toute illégalité sur les bordures des routes et dans les parkings des cités, renforçant ainsi la spéculation et le secteur informel.
S’inquiétant de la forte croissance des flux d’importation de véhicules, le Premier ministre avait alors adressé, en novembre 2012, une instruction à quatre ministères (Finances, Commerce, Industrie et Transports), leur ordonnant de mettre en oeuvre certaines mesures à l’effet de décourager l’importation des véhicules qui ne répondent pas aux critères de sécurité, veiller au respect par les concessionnaires, des dispositions du décret 07-390 et s’assurer de l’homologation des véhicules selon le cahier des charges.