Après le cri d’alarme lancé, il y a quelques jours, par le président du Conseil national économique et social, Mohamed Seghir Babes qui a mis en garde contre les conséquences désastreuses de la baisse des cours pétroliers, la Banque d’Algérie tire à son tour la sonnette d’alarme et annonce que l’équilibre budgétaire de l’Etat requiert un prix du baril supérieur à 112 dollars.
Invité surprise des festivités du cinquantenaire de l’indépendance, la chute des cours pétroliers remet en cause bien des certitudes, à commencer par le plan de communication du gouvernement construit autour de son soit disant bilan économique positif.
Profitant d’une conjoncture pétrolière plus qu’avantageuse, l’Algérie, depuis l’arrivée au pouvoir d’Abdelaziz Bouteflika, a dépensé sans compter et sans contrôle des dizaines de milliards de dollars pour développer son économie. Treize années après, les Algériens découvrent que leur économie ne tient, finalement, qu’a un baril de pétrole.
Comble de l’ironie, c’est les représentants du gouvernement de Bouteflika qui alertent la société sur l’extrême vulnérabilité de l’économie nationale, lui qui est resté sourd à toutes les mises en gardes qui lui ont été adressées, des années durant, par les acteurs économiques et l’opposition politique.

« L’Algérie aligne des taux d’investissement à la chinoise mais réalise trois fois moins de croissance », a fait remarqué dernièrement Abdelatif Benachenhou, l’ancien ministre des finances. Par la faute d’un pouvoir sourd et incapable, l’Algérie a raté une occasion inespérée de construire une vraie économie. La fenêtre historique ouverte en 1999, a peu de chance de se reproduire.
En 2030, lorsque le pays aura fini de vendre son pétrole, avec quoi les Algériens vont-ils se nourrir et se soigner ?
Par: Ziri Siwan