Les augmentations les plus remarquables ont concerné, notamment les viandes et poissons
L’indice des prix à la consommation qui a augmenté de 4,8% durant les cinq premiers mois de 2013 par rapport à la même période en 2012, risque d’être amplifié par les spéculateurs à deux semaines du début du mois sacré.
En atteignant 6,9% le mois passé, le rythme annuel de l’inflation a baissé de deux points par rapport à 2012 où il avait affiché 8,9%. Un léger mieux a été constaté au mois de février (8,6%). Une tendance baissière qui allait se poursuivre tout au long des cinq premiers mois de l’année 2013: 8,1% en mars, 7,4% en avril pour tomber au dessous de la barre des 7% au mois de mai.
Mauvaise nouvelle: l’indice des prix à la consommation a de son côté augmenté de 4,8% durant les cinq premiers mois de 2013, par rapport à la même période en 2012.
«Durant les cinq premiers mois de 2013, l’indice des prix à la consommation a connu une augmentation de 4,8% par rapport à la même période en 2012 en raison d’une hausse généralisée des prix des produits alimentaires, agricoles et industriels.» indique un rapport de l’Office national des statistiques répercuté par une dépêche de l’APS.
Comment cela s’est-il traduit sur le panier de la ménagère?
«Les produits agricoles frais ont augmenté, durant cette période de 7,3%…» précisent les chiffres livrés par l’ONS, qui soulignent qu’à l’exception des prix de la pomme de terre qui ont chuté de 26% «la viande de poulet (5,4%) et le sucre de près de 1%, tous les autres produits alimentaires ont augmenté durant les cinq premiers mois 2013 par rapport à la même période de l’année dernière».
Les augmentations les plus remarquables ont concerné notamment, les viandes et poissons en conserve (25,7%), les viandes de mouton (19%), les viandes de boeuf (16,8%) et les poissons frais (11%) fait remarquer la même source. Les spéculateurs, maîtres du terrain, vont certainement amplifier la donne. L’incendie risque de se transformer en brasier à quelques jours du début du mois de Ramadhan qui ne faillira sans doute pas à la traditionnelle flambée des prix des produits de consommation. «Même si ce mois sacré coïncide cette année avec la bonne saison où le marché sera bien achalandé, les prix vont augmenter sous l’effet d’une forte demande durant cette période», a affirmé Abdelaziz Aït Abderrahmane, directeur général de la régulation et de l’organisation des activités commerciales au ministère du Commerce. «Une sorte d’un pas en avant, deux pas en arrière» qui pourrait compromettre ce phénomène de «désinflation» qui paraît, il faut le reconnaître, bien précaire, étant donné l’absence de mécanismes de régulation des marchés et la mainmise des spéculateurs sur ceux des fruits et légumes.
Deux ministres de la République l’ont publiquement admis
«La commercialisation de 65% des fruits et légumes échappe au contrôle», avait reconnu l’ancien ministre du Commerce El Hachemi Djaâboub tandis que son successeur, Mustapha Benbada avait imputé la fulgurante hausse des prix de l’huile et du sucre qui s’est soldée par de violentes émeutes au début du mois de janvier 2011 «aux pratiques illégales de certains commerçants qui ont vendu les anciens stocks à des prix élevés et injustifiés, notamment après que les producteurs eurent imposé aux grossistes de nouvelles conditions pour les amener à se conformer aux lois en vigueur». Une mafia qui suce le sang des Algériens. «Cette sphère informelle en Algérie contrôle 65 à 70% des segments de produits de première nécessité auxquels plus de 70% des ménages consacrent presque l’intégralité de leurs revenus (marché des fruits et légumes, poisson, viandes rouge et blanche, textile et cuir)…» a fait remarquer le professeur Abderrahmane Mebtoul dans une interview à Radio Algérie Internationale. Pris la main dans le sac, tout ce beau monde qui s’en tire à bon compte, va sans coup férir récidiver.