Alors que la rentrée scolaire pointe là-bas, discrètement mais sûrement, son nez.
La furie, ou la ferveur, c’est selon, de la consommation entamée sur les chapeaux de roue au début du mois sacré de Ramadhan, semble avoir baissé de plusieurs crans ou même plus. Finances obligent! En effet, avec la venue prochaine de l’Aïd qui annonce déjà sa «majestueuse» arrivée au vu des sorties nocturnes répétitives des familles algéroises pour les achats, les ménages comptent leurs sous pour faire face au «lynchage» de l’Aïd qui va les lapider une fois encore après la dure première partie du Ramadhan qui a vu leurs économies fondre comme neige au soleil.
Grâce à l’avènement du métro d’Alger et ses horaires tardifs, ces sorties nocturnes pour nombre de personnes ne sont qu’un échappatoire pour se calmer, prendre de l’air et se consoler des moult méandres de l’éprouvante journée passée, notamment les dépenses effectuées. Pour d’autres familles plus nombreuses, elles errent infatigables dans les rues de la capitale et des quartiers suburbains pour «repérer» une nouvelle tenue vestimentaire à acheter pour leurs chérubins qui se comptent, pour les plus «chanceux», sur les doigts d’une seule main! Le nouvel habit recherché doit être «beau, original et surtout peu coûteux», une gymnastique plutôt difficile à exécuter.
Le choix existe, mais il faut le dire, les articles sont de moindres attrait et qualité attendus par des citadines connaisseuses en quête du sensationnel pour épater la voisine ou les beaux-parents, le tout au prix le plus bas possible. Un vrai sport qui se perpétue de famille en famille, d’ascendants aux descendants! Les familles les plus prévenantes pensent déjà, non seulement à l’Aïd El Adha, qui pointera son nez dans à peine deux mois avec son troupeau de moutons, mais aussi et surtout à la rentrée scolaire qui ne manquera pas, cette fois-ci, comme chaque année du reste, de les saigner bel et bien….
Mais cette fois-ci, tous les indicateurs sont là pour le montrer, la note sera plus douloureuse conséquemment à la «crise économique» que nous subissons tous après la chute drastique du produit de notre «poule aux oeufs d’or» qu’a été le pétrole des décennies durant. Sans revenir à la fable de «La cigale et la fourmi», il est honnête de s’interroger sur la stratégie financière adoptée par nos responsables pendant tout ce temps passé.
Il faut reconnaître qu’au lendemain de l’indépendance, il y avait tout un pays à construire dans toutes ses dimensions, ses besoins, ses priorités…et une population avide de vivre pleinement sa liberté sur les plans social et matériel. Nous manquions sans doute de stratèges économiques qui auraient pu voir beaucoup plus loin pour ne pas sombrer dans le tâtonnement économique qui caractérise une allure «au jour le jour» en ménageant les risques populaires de protestation qui ont mené nombre de pays à l’abîme. Tout cela a un coût. Nous sommes en train de le subir. Les économistes auront beau dire ce qu’ils veulent avec leurs propos savants, mais le lambda, lui continue à lutter pour sa survie et celle de sa famille…