Selon l’observatoire méditerranéen « Anima- Mipo », les investissements directs étrangers (IDE) ont sensiblement baissé en Algérie au cours des neuf premiers mois de cette année.
Cette tendance à la baisse est relevée aussi au Maghreb tandis qu’au Machrek, il constate une légère progression. « Anima Investment Network » est une plateforme multi-pays de développement économique de la Méditerranée. C’est un réseau qui réunit plus de 80 agences gouvernementales. Il dispose d’un certain nombre de services avancés de veille économique, de collaborateurs et d’intermédiaires.
D’après cet observatoire, d’une façon générale, le nombre de projets annoncés dans les pays méditerranéens augmente au cours des 9 premiers mois de l’année 2010, mais les montants stagnent : 581 annonces d’IDE (+ 43% par rapport à 2009), 362 annonces de partenariats (+ 59%) mais pas plus de 20,4 milliards d’euros pendant les 3 premiers trimestres 2010, contre 28,6 milliards d’euros en 2009, soit – 5%. Côté investisseurs, les entreprises européennes sont largement en tête au cours de l’année 2010 avec 37% des montants annoncés.
SYRIE ET LIBAN EN PROGRÈS
Au Machrek, les montants annoncés en 2010 devraient être en légère progression par rapport à 2009, constate le réseau Anima. Outre les projets pétroliers, c’est le secteur de la banque qui draine l’investissement étranger, alors que les capitaux bancaires syriens sont ouverts à des participations étrangères jusqu’à 60% depuis le début de l’année contre 49% jusqu’en 2009. Tous les investissements annoncés sont issus d’acteurs de la région : 7 projets en provenance du Golfe, 6 en provenance d’autres pays méditerranéens (Liban, Egypte, Turquie) et 3 projets iraniens.
Toujours selon le réseau Anima, le Liban s’illustre notamment grâce à son secteur bancaire qui a attiré, au troisième trimestre 2010, le qatari QNB et la banque d’investissement égyptienne EFG Hermes. Le réseau Anima suit également ce qui se passe en Israël.
Et il rapporte : « Israël bat quant à lui son record en nombre d’annonces d’investissement, avec 111 projets annoncés en 9 mois. Le pays se distingue comme d’habitude par le fort contenu technologique des projets étrangers qu’il attire : 26 annonces dans les prestations informatiques et 22 dans les équipements électroniques notamment ».
ALGÉRIE ET LIBYE À LA BAISSE
Par contre au Maghreb, la reprise n’est pas encore au rendez-vous. Ainsi, selon Anima, le nombre d’annonces d’investissement dans les pays du Maghreb devrait retrouver fin 2010 son niveau de 2008. Mais les flux annoncés sont en chute libre : moins de 3 milliards d’euros annoncés en 3 trimestres alors que le montant annuel moyen depuis 2003 dépasse les 8 milliards.
La baisse des montants annoncés concerne les quatre voisins maghrébins mais, en nombre de projets d’investissement, la hausse est forte en Tunisie (92 annonces en 3 trimestres contre 78 pour l’année 2009), sensible au Maroc, tandis que l’Algérie et la Libye font une contre performance avec une baisse de plus de 25%.
L’Algérie est le seul pays méditerranéen où la baisse du nombre de projets d’investissement se double d’une diminution du nombre de partenariats, en l’occurrence très marquée : seulement 8 projets détectés en 9 mois contre 35 en 2009, pointe le réseau Anima. Ce dernier estime que « ce mauvais bilan est probablement imputable à l’adoption de nouvelles mesures contraignantes pour les investisseurs étrangers et au flou relatif qui a prévalu quant à leur possible caractère rétroactif ».
Auparavant, l’observatoire méditerranéen avait une appréciation plus favorable de la situation en raison de la tendance haussière des IDE. Ainsi, en 2008, le réseau Anima notait positivement que l’Algérie a enregistré 18,9 milliards d’euros d’investissements entre 2003 et 2008, soit 431 projets essentiellement dans les secteurs bancaires, l’énergie et les services.
Oualid Ammar