Le prix du mouton a considérablement baissé au niveau des marchés hebdomadaires de bétail de la wilaya de Djelfa, caractérisés ces derniers jours par une intense activité due en grande partie au flux important de citoyens venus de plusieurs wilayas du pays pour se procurer « un bon mouton pour un prix raisonnable ».
« Les prix des moutons ont sensiblement baissé cette année jusqu’à à atteindre la modique somme de 10.000 DA la tête », ont affirmé, à cet égard, de nombreux maquignons à l’APS. Le spécimen le plus demandé, « le bélier cornu de plus de 4 ans » en l’occurrence, a vu son prix descendre sous la barre des 60.000 DA, voire 50.000 DA, alors qu’il se vendait à plus de 60.000 DA l’année dernière.
Les moutons de moins d’une année, appelés localement « allaliche » et pesant entre 25 à 35 kg, sont cédés dans une fourchette allant de 28.000 à 38.000 DA la tête, alors qu’ils étaient vendus plus de 32.000 DA la tête l’année précédente.
Le mouton dit « Thni » (ne dépassant pas deux ans), a vu lui aussi son prix glisser de 50.000 DA la tête, durant l’Aïd 2012, à 45.000 voire 38.000 DA cette année.
Selon les spécialistes du marché local, cette année 2013 se caractérise par une » grande disponibilité du cheptel ovin conjuguée à une tiédeur dans les ventes ».
Un maquignon rencontré au marché d’Ain Eroumia (30 km au sud de Djelfa), soutient que cette année « est une mauvaise année pour les éleveurs, qui après avoir fait face à moult difficultés pour préparer leur bétail, sont surpris de découvrir un marché amorphe, dont ils ressortent souvent comme ils sont entrés, sans avoir vendu une seule tête ».
A titre illustratif, ce maquignon citera « le problème des fourrages », dont il faut un équivalent de 10.000 DA pour nourrir chaque mouton durant 6 à 7 mois pour être prêt à la vente. « A cela il faut ajouter le coût de location des pâturages et l’achat de citernes d’eau, dans le cas de l’éloignement des points d’eau », dira-t-il.
« Ce n’est pas tout car il faudra encore louer un camion pour acheminer le bétail vers le marché « , insiste ce maquignon en précisant que chaque mouton consomme chaque jour entre 1 à 2 kg d’orge « dont les prix sont soutenus une fois seulement par an par la CCLS, qui accorde aux maquignons 500 gramme d’orge par mouton, ce qui est très insuffisant a vu de la sécheresse sévissant ».
Pour d’autres maquignons, dits saisonniers, de Djelfa cette baisse des cours du mouton, juste avant la fête du sacrifice, a pour origine » la fermeture des frontières », allusion faite aux mesures prises pour lutter contre toutes les formes de trafic aux frontières Est et Ouest du pays.
Réputée également pour la vente du fameux « bélier d’Ouled Djellal », la wilaya de Djelfa est annuellement le point de convergence d’un nombre considérable de citoyens et commerçants en quête de moutons pour la fête du sacrifice.
La wilaya dispose pour cela de nombreux marchés de bétail, dont ceux de Hassi Bahbah , Ain Eroumia, El Birine et Messaad, outre le marché hebdomadaire la ville de DJelfa qui se tient chaque lundi.