Baignade dans les sites non surveillés: Eaux mortelles !

Baignade dans les sites non surveillés: Eaux mortelles !

Devant le nombre effrayant des noyades dans des sites non surveillés et l’impuissance des adultes à maîtriser les jeunes aventuriers souvent attirés par le danger et les lieux interdits, la Protection civile s’apprête à prendre des dispositions à l’approche de la saison estivale.

Faire de la prévention sur ces sites une priorité. Les pics de température sont propices à une envie de détente et de bien-être dans les endroits quand bien même ne paraissant pas dangereux. Et pourtant !

Si l’avènement de la saison estivale incite les vacanciers à l’évasion, notamment la baignade, il demeure annociateur de nombreux accidents et noyades au niveau des sites non surveillés, notamment dans les barrages, oueds, lacs et retenues collinaires, souvent mortels.

Malgré les moyens humains et matériels mis en place par la Protection civile pour affronter ces dangers sous toutes leurs formes, le bilan des accidents reste très important.

La recherche de la fraîcheur en ces temps de grandes chaleurs n’a pas été aussi sans faire de victimes, notamment parmi les jeunes tentés par les eaux douces des barrages et autres oueds ou mares. Le nombre de morts au niveau des sites non surveillés est largement supérieur au nombre enregistré au niveau des plages.

Selon le chef du bureau d’information et de sensibilisation au niveau de la direction générale de la Protection civile (DGPC), le commandant Farouk Achour, ce sont 136 personnes qui, voulant goûter aux plaisirs de la mer, ont trouvé la mort dans des sites non surveillés. Un nombre qui dépasse largement celui enregistré au niveau des plages dotées de postes de garde.

Cette situation alarmante a incité la direction générale de la Protection civile à faire de ce sujet une de ses priorités pour la saison estivale. Joint hier par téléphone, le commandant Farouk Achour a indiqué que «la situation alarmante et le triste bilan établi chaque année nous interpellent ; des mesures doivent être prises pour mettre fin au nombre important des personnes qui remplissent régulièrement les colonnes des tableaux de statistiques des services de la Protection civile».

Et d’ajouter : «La direction générale de la Protection civile a instruit tous les directeurs de wilaya d’organiser des campagnes de sensibilisation à partir de demain et pendant un mois.» «Cette campagne consiste à sensibiliser les riverains pour ne plus aller se baigner dans ces endroits. C’est la responsabilité de tous, mais surtout celle des parents. Il faut que les parents surveillent leurs enfants et leur interdisent de se rendre dans ces endroits devenus très dangereux», souligne le commandant Achour.

En plus d’un travail de sensibilisation, le responsable de la cellule de communication de la Protection civile a indiqué : «Nous allons solliciter l’aide des élus locaux pour un autre travail de sensibilisation consistant en l’affichage mettant en évidence le danger au niveau de tous les sites non surveillés en vue de la fermeture ou l’interdiction, voire une surveillance de ces sites». Selon le bilan établi par les services de la Protection civile l’année dernière, les wilayas de l’intérieur sont les plus touchées par ce phénomène.

La wilaya d’Aïn Defla vient en tête de ce triste classement, avec 11 morts, dont trois dans les barrages, deux dans les oueds, trois dans les lacs et deux dans les retenues collinaires.

Même nombre dans la wilaya de Tiaret, avec 11 morts, dont un dans un oued, quatre dans les lacs, cinq dans les retenues collinaires et une personne dans un bassin. Dans la wilaya de Béjaïa, le nombre de personnes qui ont trouvé la mort dans les sites non surveillés est de six, de même pour la wilaya d’El-Bayadh. Il y a lieu de signaler que la plupart des victimes sont âgées entre 6 et 16 ans.

Mohammed Zerrouki