Bagarres le jour de l’Aïd: Des dizaines de blessés aux armes blanches

Bagarres le jour de l’Aïd: Des dizaines de blessés aux armes blanches

Pas de répit pour les violences dans les quartiers, un phénomène de plus en plus inquiétant, même quand il s’agit d’une fête où la convivialité est sensée régner.

Les altercations entre jeunes, souvent armés de couteaux, de sabres ou de bâtons ont fait des dizaines de blessés dans plusieurs villes du pays durant Aïd El Fitr.

Pour des raisons inconnues, pas moins de 25 personnes ont été blessées samedi 18 juillet suite à des bagarres aux armes blanches dans plusieurs quartiers de la ville de Barika, dans la wilaya de Batna.

Une fois les victimes transportées aux services des urgences de l’hôpital Mohamed Boudiaf, rapporte El Khabar, les échauffourées ont repris de plus belle, au grand étonnement et regret du staff médical.

A El Tarf aussi, dans la ville de Besbes, quatre personnes ont été blessées samedi, dont une transportée vers les urgences de l’hôpital Ibn Rochd à Annaba dans un état grave.

Les faits, ajoute le quotidien arabophone, remontent à samedi quand un groupe de personnes étaient engagées dans des jeux d’argent entre eux à la place publique du centre ville de Besbes. Un accrochage verbal entre deux personnes du groupe s’est vite transformée en une bagarre généralisée aux sabres et aux couteaux.

Comme à Barika, la « bataille » a également atteint le service des urgences local de Besbes. L’intervention de la police a, heureusement, mis fin aux violences.

« Les enfants des années 1990 »

Selon la DGSN (direction générale de la sûreté nationale), plus de 80 000 infractions à travers des coups et des blessures volontaires sont enregistrées annuellement. Pour Chaabane Soualhi, chef du service de recherche et d’analyse criminelle à la DGSN, le phénomène de la violence urbaine n’est pas nouveau en soi.

« Il s’agit d’une situation qui a toujours existé », a-t-il déclaré à la radio nationale en décembre dernier. La croissance du phénomène s’explique selon lui par celle de la population assez dense en milieu urbain, résultant parfois en relations tendues entre citoyens.

Le sociologue Lahouari Addi estime de son côté que la ville algérienne a connu, depuis la décennie noire, une dérive vers une violence sociale constatable dans les comportements.

« Les enfants des années 1990 ont aujourd’hui entre 18 et 30 ans et c’est cette tranche d’âge qui est la plus difficile pour les services de sécurité », a-t-il déclaré lors d’une journée d’études sur la violence urbaine en Algérie.