Bachir Frik: « Les walis sont au service du «candidat du pouvoir» »

Bachir Frik: « Les walis sont au service du «candidat du pouvoir» »

Les réactions sur les déclarations de l’ancien wali, Bachir Frik, dans l’émission de notre collègue Mohamed Yakoubi ont divergé entre ceux qui ont estimé que c’étaient des déclarations vengeresses contre les autorités qui l’ont emprisonné et celles de ceux qui les ont prises comme un soubresaut de conscience alors que d’autres ont admiré son courage d’avoir osé dire ce que les autorités ont toujours nié.

Bachir Frik a fait un flash-back à la période du début de la pluralité politique et a affirmé que malgré la popularité dont jouissait le FIS, le pouvoir en place pensait toujours que le FLN était maître de la situation. A cet effet, aucune directive n’a été faite au walis sur la manière de tenir le scrutin des communales et le scrutin c’est fait dans la transparence sans aucune fraude et ce n’est qu’après avoir reçu l’électrochoc des résultats avec la victoire écrasante du FIS que les choses ont pris une nouvelle tournure.

Suite à cela Hamrouche qui était chef de gouvernement a procédé à un remaniement ministériel et à un mouvement massif des walis puisque 27 walis ont été changés et c’est là que Frik a été désigné wali de Jijel.

Frik a déclaré que Hamrouche avait dit aux walis qu’ils étaient responsables de l’organisation et des résultats et il a affirmé que «si Hamrouche était resté à la tête du gouvernement la catastrophe de la réussite massive du FIS lors des législatives ne serait pas arrivée. »

Frik a aussi estimé que l’ancien chef du gouvernement «Sid-Ahmed Ghozali a voulu se débarrasser du diktat du FLN mais il a oublié le spectre du FIS.»

Quant aux élections de 1995, Frik a affirmé que les walis n’auraient pas pris le risque de mettre le pays dans les mains d’une autre personne que Zeroual car la situation sécuritaire était critique mais néanmoins il n’y a pas eu fraude effective le jour du scrutin et le peuple a réellement voté pour la paix.

L’ancien wali n’a pas épargné Ali Benflis qui était le chef de cabinet de Bouteflika en 1999 et il a déclaré dans la deuxième partie de l’émission qu’il avait reçu des directives claires de Benflis lui demandant de faire à tout prix gagner Bouteflika notamment après le retrait spectaculaire des six autres candidats.

La deuxième partie de l’interview de Bachir Frik sera diffusé mardi prochain à 21h30 sur Echorouk News.