Bachar al-Assad refuse de quitter le pouvoir

Bachar al-Assad refuse de quitter le pouvoir

Après l’injonction au départ des pays occidentaux, le président syrien se montre ferme et menaçant. Sera-t-il le prochain à tomber ? Le président syrien Bachar al- Assad a rejeté, dimanche, l’exigence des pays occidentaux à le voir quitter le pouvoir. Il a mis en garde contre toute intervention étrangère, dans une interview à la télévision d’Etat. « En nous abstenant de réagir, nous leur disons que leurs propos sont sans valeur », a lancé le président syrien, rapporte le journal L’Express.

Selon lui, de « tels propos ne doivent pas être tenus à l’égard d’un président qui a été choisi par le peuple syrien et qui n’a pas été installé par l’Occident, un président qui n’est pas fabriqué aux Etats-Unis. Ces paroles se disent à un peuple soumis qui accepte de recevoir des ordres de l’étranger […] Toute action militaire contre la Syrie aura des conséquences autrement plus graves que ce qu’ils peuvent imaginer ».

Bachar al-Assad réagissait aux propos du président américain, Barack Obama qui, jeudi, accompagné de ses alliés occidentaux avait pour la première fois appelé explicitement le président à partir et a renforcé les sanctions contre son régime après cinq mois d’une brutale et sanglante répression de la contestation en Syrie.

L’Occident réclame son départ

« Malgré les bonnes relations économiques que nous avons avec l’Europe, nous avons d’autres alternatives. On s’est orienté vers l’Est et nous continuerons à le faire », affirme Bachar al-Assard. Non perturbé par les propos de l’Onu, Bachar al-Assad a par ailleurs annoncé que les élections locales devraient avoir lieu en décembre et que les législatives se tiendront « pas plus tard que février, afin de permettre aux partis de se constituer et d’avoir le temps de faire campagne ». Concernant les sanctions économiques décidées par les pays occidentaux, il a souligné que « le siège de la Syrie existe déjà ». « Malgré les bonnes relations économiques que nous avons avec l’Europe, nous avons d’autres alternatives. On s’est orienté vers l’Est et nous continuerons à le faire », a-t-il expliqué. Le chef de l’Etat a précisé quant à la situation sécuritaire du pays : « Nous avons commencé à enregistrer des succès et nous pouvons dire que la situation est à présent plus rassurante. Le complot (déjoué) visait à faire tomber la Syrie en l’espace de quelques semaines ».

Le président syrien Bachar al-Assad a affirmé dimanche dernier que la situation est politique et non pas sécuritaire, dans une interview à la télévision officielle syrienne. Il s’agit de la quatrième intervention du chef de l’Etat depuis le début de la contestation il y a cinq mois en Syrie.

Plus de 2.000 personnes ont été tuées par les forces du régime depuis le début de la répression le 15 mars, selon le secrétaire général adjoint de l’Onu, Lynn Pascoe.

Réunion du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU

Le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU devait se réunir hier pour une session extraordinaire sur la crise en Syrie qui vise à mettre sur pied une commission d’enquête indépendante pour faire la lumière sur les exactions à l’encontre de la population civile.

La demande de session spéciale du Conseil, une procédure peu fréquente, a été déposée par 23 pays membres, dont les quatre pays arabes du Conseil, l’Arabie saoudite, la Jordanie, le Qatar et le Koweït. Silencieux au début de la crise, trois de ces pays — Qatar, Arabie Saoudite et Koweït — ont depuis rappelé leur ambassadeur à Damas.

Un projet de résolution, dont l’AFP a obtenu une copie, «condamne avec force les persistantes et graves violations des droits de l’Homme de la part des autorités syriennes» et les appelle «à cesser immédiatement tous les actes de violence contre la population».

Par : R. I./L’Express