Les sujets ont été filmés d’un smartphone dissimulé et mis en ligne sur facebook pendant l’examen. Ce qui suppose que des candidats ont pu échapper au contrôle des surveillants et introduire des téléphones dans les salles d’examen pour communiquer avec l’extérieur grâce à la 3G.
Les sujets de langue arabe ont été diffusés sur les réseaux sociaux dès les premières minutes du début de l’examen dimanche dernier. Rebelote dans l’après-midi, avec les sujets du deuxième examen, en sciences islamiques. Ils ont été partagés par les candidats accompagnés de la mention «demande d’aide». Des groupes fermés auraient été constitués sur facebook entre les candidats et leurs complices pour obtenir les réponses aux sujets d’examen. Loin de l’atmosphère sereine connue dans ce genre d’examen, les fraudeurs ont récidivé, hier, pour le deuxième jour consécutif. Les sujets de l’épreuve de mathématiques se sont retrouvés sur les réseaux sociaux quelques minutes après le début de l’épreuve. Un mode opératoire qui demande beaucoup de courage et un sens de dissimulation inégalable pour pouvoir échapper au personnel surveillant. Car il est difficile de croire qu’un élève peut faire sortir son téléphone de sa poche et photographier une copie d’examen sans que personne s’en rende compte, sachant qu’il y a 3 ou 4 surveillants par salle. Ainsi, malgré l’impressionnant dispositif de surveillance qualifié de ferme, imperméable et dissuasif, plusieurs tentatives de triche ont été enregistrées à travers le pays, dont la plus spectaculaire reste sans doute celle qui a été observée dans la wilaya de Batna. Un candidat a été surpris en pleine épreuve avec cinq smartphones donnant lieu à son exclusion.
Le dernier bilan du ministère de l’Education des exclusions fait état de 61 candidats dont 16 candidats scolarisés. Certains ont été exclus pour avoir refusé de remettre leurs téléphones mobiles aux surveillants, alors que d’autres pour tentatives de communiquer en utilisant le mobile. Les épreuves du bac entamées dimanche dernier ont été également entachées par l’attribution d’un poème au mauvais auteur lors d’une épreuve d’arabe, filière des sciences expérimentales. Le manque de rigueur dans la vérification des documents à laisser passer une erreur sur le nom d’un poète cité à la place d’un autre dénote une légèreté inadmissible. La ministre a tenté de minimiser l’impact, mais le fait avait déjà été suffisamment amplifié pour écorcher la crédibilité de l’épreuve dont la fraude risque d’achever définitivement l’honorabilité. Mais les irrégularités qui ont entaché cet examen ne s’arrêtent pas là. Certains candidats ont témoigné avoir vu les enveloppes contenant les questions ouvertes avant même qu’ils ne soient en salles d’examen comme le stipule la loi. Les enveloppes devant être ouvertes en présence des candidats par souci de transparence. Ce nouveau scandale vient s’ajouter aux sujets de maths, diffusés sur les réseaux sociaux à la veille de cette épreuve et qui se sont avérés être de faux sujets. On peut toujours supposer que tout ce vacarme fait partie d’une tentative de déstabiliser ce secteur stratégique, et avec elle la ministre qui dérange certains clans rétrogrades, il n’est toutefois pas possible d’occulter le fait que l’examen du bac a besoin d’une bonne réforme.
Assia Boucetta