Baccalauréat 2016 à Oran: Polémique sur le climat “de guerre”

Baccalauréat 2016 à Oran: Polémique sur le climat “de guerre”

Les élèves sont placés dans un climat qui frise l’état d’urgence, ce n’est pas gérable pour les élèves de même l’intransigeance des retards s’inscrit dans cette nouvelle logique.

“C’est devenu incroyable et ingérable émotionnellement pour tous les candidats, et on ne peut surtout pas dire que ces épreuves du baccalauréat se déroulent dans des conditions normales”, c’est la réaction d’un enseignant du secondaire deux jours après le début des épreuves du baccalauréat à Oran, qui a vu  la mobilisation de 15 centres d’examen, pour accueillir 62 761 candidats, dont 7 317 candidats libres. Et pour cause, les épreuves du baccalauréat 2016 semblent totalement dominées par le seul souci d’éviter la fraude, comme l’a d’ailleurs réaffirmé la ministre, qui a carrément annoncé la mobilisation et la collaboration des services de sécurité, de la justice et du ministère de Feraoun. Dix brouilleurs auraient même été installés à Oran pour empêcher les communications et le recours aux TIC, par des candidats tentés “par la triche”. Une situation qui n’a pas échappé aux critiques de nombre de parents et d’enseignants syndicaux comme Aous du Snapest : “Les conditions de ce baccalauréat ne sont vraiment pas ordinaires, c’est comme un climat de guerre qui règne parce que le ministère ne s’est focalisé que sur la fraude alors qu’auparavant c’était le seuil des leçons”.

Et notre interlocuteur de poursuivre sur ce phénomène : “C’est grave d’organiser un bac en partant du postulat que tous les candidats sont des fraudeurs en puissance, les tricheurs ne sont qu’une partie infime. La fraude se combat au quotidien dans les établissements en n’accordant aucune impunité aux tricheurs lors des compositions”. Ces remarques dominent aujourd’hui le baccalauréat y compris chez d’autres représentants du secondaire à l’image du CLA comme nous l’a  expliqué, à son tour Bachir Hakem : “Les élèves sont placés dans un climat qui frise l’état d’urgence, ce n’est pas gérable pour eux, de même l’intransigeance des retards s’inscrit dans cette nouvelle logique. Vous avez des élèves qui ont été renvoyés pour 5 minutes de retard, il faut repenser et revoir l’organisation du baccalauréat dans notre pays”. Et de conclure en disant : “Il faut trouver les solutions et faire du bac un examen ordinaire dans son déroulement”.

Pour l’heure et deux jours après le début des épreuves, c’est l’expectative chez les candidats et leurs parents dix fois plus stressés, d’ailleurs 210 absences pour les scolarisés ont été enregistrées le premier jour des épreuves et 249, hier matin, mais on ignore s’il s’agit d’abandon avant le bac ou de retard constaté.