Baccalaureat 2014 : Une ambiance lourde à bouira

Baccalaureat 2014 : Une ambiance lourde à bouira
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En fouillant les candidats à l’entrée, les chefs de centre prouvent qu’ils n’ont pas confiance en les surveillants.

Si dans les pays du monde la réflexion en pareille occasion, examen du bac oblige, tourne autour des contenus pédagogiques, des moyens à mettre en place pour mettre le candidat dans les meilleures conditions… chez nous en 2014, les débats portent sur la fraude, la triche. Hier, autour des centres d’examen, les avis étaient unanimes à condamner l’excès de zèle de certains chefs de centre qui sont allés loin en exigeant, à titre d’exemple, la fouille corporelle des candidats. Si les élèves ont de plus en plus tendance au recours à la fraude, la raison est simple.

Notre système éducatif va mal. Le bac ne doit point être une occasion pour réprimer le candidat en lui faisant comprendre dès l’entame de l’examen que tout le beau monde réquisitionné est là pour lui «faire peur» mais à sa disposition. En fouillant les candidats à l’entrée, les chefs de centre prouvent qu’ils n’ont pas confiance en les surveillants.

Comme à chaque occasion, la corporation met en exergue son clanisme, sa composition hétérogène où chaque partie tente de tirer la couverture vers soi. S’agissant des conditions de déroulement, le cas d’une candidate libre, native de Haizer, reste édifiant. La malheureuse handicapée motrice à 100% passe son bac à Djebahia, dans la daïra de Kadiria, c’est-à-dire à 45 kilomètres de chez elle. Comme si cela ne suffisait pas, elle a été affectée dans une classe située au premier étage de l’établissement.

LG Algérie

Les concepteurs ont-ils pensé un moment à cette candidate qui est obligée de se retenir toute la journée en cas de besoins naturels? Son père rencontré nous confiera ne pas comprendre cette décision qui reste pour lui contraire à toute logique, équité et un acte contre les handicapés dont on fait les éloges par occasion et qu’on oublie le reste de l’année.

Les organisateurs qui ne ratent aucune occasion pour prôner l’intérêt de l’élève ont trouvé la réplique hier en accusant l’office des examens de Béjaïa qui, selon eux, est le responsable de cette dramatique situation. Puisque la fraude reste le souci majeur de l’Algérie en 2014, certains candidats ont trouvé des répliques et réagissent avec des méthodes de plus en plus sophistiquées.

Après le «zoom», méthode qui consiste à transcrire d’une manière très réduite les cours sur des bouts de papier, les candidats ont recouru à des montres très en verve, elles coûteraient plus de 16.000 DA et sont directement reliées à un téléphone portable haut de gamme. D’autres ont aménagé des poches dans des collants communément appelés «cyclistes».

Le candidat y dépose un portable qu’il a consulté en soulevant son bermuda. Toutes ces techniques et d’autres sont là pour confirmer que l’école ne fait pas son travail. Elle ne motive plusl’élève et le pousse à ne compter que sur la fraude. «Fraude» un mot amplement ancré dans la société algérienne. Dans une ambiance empreinte de suspicion et de crainte les épreuves ont débuté. Le temps a, lui, été clément pour les candidats.