Baccalauréat 2013,Une journée avec les candidats ruraux

Baccalauréat 2013,Une journée avec les candidats ruraux

C’est l’heure de véritié

Les épreuves du Bac session 2013 ont débuté hier à Béjaïa dans une ambiance de fête. Les 16 650 candidats, dont 9 384 filles et les 67 détenus et 13 candidats issus des établissements privés ont été concernés par les épreuves du baccalauréat dans toutes ses filières. Contrairement aux précédentes sessions, nous avons choisi cette année de passer une journée dans un centre d’examen situé en zone rurale, histoire de connaître l’émotion que suscite ce rendez-vous annuel et les conditions dans lesquelles il se déroulent.

Chemini, il est huit heures en ce dimanche 2 juin, premier jour des épreuves du Bac, au CEM de Chemini. Un centre qui réunit pour l’occasion des candidats issus du lycée local et celui d’Akfadou, deux zones rurales éparses, l’ambiance paraissait à priori détendue. A notre arrivée, les autorités locales étaient déjà là. Le chef de daïra et le maire de la localité sont reçus par le directeur du centre et les observateurs dépêchés par la direction de tutelle. Dans la cour, les candidats sont déjà là. Sur leurs visages se lit une angoisse grandissante. Des appréhensions en pareil moment sont légitimes. On appréhende déjà les sujets.

Entourant un enseignant surveillant, ils écoutent attentivement les derniers conseils pour mieux aborder cette première épreuve. Calme, concentration, lecture et compréhension du sujet…autant de recommandations prodiguées par le prof. A l’entrée, l’organisation était parfaite.

LG Algérie

Il n´y eut point d´énervement. Hormis les trousses qui sont passées au peigne fin, rien n´était admis dans l´établissement. Toutes ces conditions sont acceptées dans le calme par les candidats qui n´ont de souci que pour leurs épreuves. Une fois dans la cour, tout le monde s´empresse devant les panneaux d´affichage.

Il faut vite trouver sa salle et s´installer pour se concentrer. Une légère panique se fait sentir devant les affiches. Bien que tout soit ordonné comme il le faut, cela n´a pas empêché certains élèves de se rapprocher des surveillants. Ils ne trouvent pas leurs noms. Suivant une méthode bien expliquée, tout finit par rentrer dans l´ordre.

«C´est le moment!», lance M.Benmansour, le chef du centre. D´un pas lent, les candidats rejoignent les salles d’examen. Avec M.Kaci, le chef de daïra, M.Bounif, le maire de la commune, les observateurs, nous sommes invités à l’ouverture du pli de la première épreuve.

Sous les yeux de deux élèves, on découvre les sujets dans une ambiance, plus ou moins fiévreuse. Tous croisent les doigts pour que les sujets soient «faciles». C´est l´heure de vérité.

Un long silence s´empare de la salle, jusque-là bruyante. Après vérification de l´identité des candidats anxieux, la sonnerie retentit. Les copies sont remises aux candidats. Certains respirent profondément en appliquant à la lettre les consignes données quelques minutes auparavant.

D´autres sont gagnés déjà par la peur perceptible à travers de légers tremblements. Un long silence s´installe dans la salle. Les élèves lisent le sujet. Un sujet d´arabe pour des élèves scientifiques. Il a fallu environ 15 minutes pour entendre le crissement des stylos. L´on comprend que les premières réponses sont là. Les sourires reviennent comme par enchantement. Durant 2 heures trente minutes, les candidats se sont penchés sur le sujet.

Dans la salle des soins, l’équipe médicale est présente sur les lieux. Un médecin, un psychologue et un infirmier sont prêts. La première se passera sans couacs. Dans la salle d’administration, on s’affaire chacun en ce qui le concerne à des tâches ordinaires en attendant de recevoir les copies et les procès verbaux de salles.

A dix minutes de la fin du temps réglementaire, certains candidats, sans doute les plus brillants, n´ont pas eu besoin d´utiliser tout leur temps. Ils ont déjà quitté la salle. Dans la cour, les appréhensions ont disparu pour laisser place à l´espoir, celui de voir les sujets d´anglais être aussi faciles. Les discussions vont bon train.

On compare les réponses. Chacun parait satisfait de son travail. Quatre absents, tous des garçons, ont été relevés à la réception de tous les PV. Une candidate qui a subi récemment une intervention chirurgicale, était aux petits soins par une surveillante. Pas question de laisser le moral des candidats fléchir. C’est la consigne du dynamique chef du centre. La séance la plus stressante est passée. La deuxième épreuve reprend alors que les candidats d’autres filières dont les épreuves durent plus de cinq heures en sont encore aux réponses. Ils auront droit à un sandwich. C´est le moment de déjeuner. Tout le monde se dirige vers la sortie où attendaient des bus réquisitionnés par les communes de la daïra.

Un repas est offert gracieusement aussi bien pour les candidats que les surveillants et tout le personnel au lycée de la commune qui se trouve à quelques centaines de mètres du lieu d’examen. Même ambiance dans l´après-midi. Les épreuves ont repris à 15 heures. Ce rythme sera poursuivi pendant les cinq jours que durera le Bac. Ensuite, l´attente des résultats. Le Bac est devenu un passage obligé pour un avenir meilleur. Cela, tous les candidats semblent en être conscients. Bonne chance pour la suite des épreuves!