Plus de 90% des établissements ne disposent pas de structures adaptées à la pratique sportive
Après les candidats scolarisés, c’était au tour des candidats libres de subir les épreuves physiques.
Depuis hier samedi, les postulants au baccalauréat avaient rendez-vous en plusieurs stades répartis à travers les chef-lieu de daïra pour une évaluation notée dans trois épreuves, le saut en longueur, la vitesse sur 80 mètres et le lancer du poids. Les conditions nécessaires ont été mises en place avec la présence de la Protection civile, des délégués de la santé et les encadreurs de l’Education nationale. Même si la note d’éducation physique est considérée comme «une aide indirecte» au candidat, rien n’est fait pour motiver le jeune Algérien au sport scolaire. La pratique sportive en milieu scolaire est certes, obligatoire sauf dans le cas d’une décision médicale de dispense. Le manque de moyens et le désintéressement affiché par les responsables à tous les niveaux fait que beaucoup préfèrent recourir à cette décision médicale. Plus de 90% des établissements ne disposent pas de structures adaptées à la pratique sportive. La majorité utilise des cours d’école bitumées pour les deux heures par semaine d’éducation physique. Les aléas de la nature dictent leur loi. Quand on sait que le terrain dure avantage considérablement les accidents et prédispose aux malformations osseuses et musculaires, on comprend pourquoi les parents préfèrent la dispense. Comme si ce manque de structures adaptées, ne suffisait pas, les quelques salles relevant du secteur de l’éducation ont été cédées aux communes qui y domicilient les clubs de la ville. Celle du lycée Mira, l’un des plus anciens lycées de la wilaya de Bouira, demeure fermée en raison de travaux qui s’éternisent. Celle du lycée Ouamrane, en travaux depuis plus de deux années, du lycée Seddik Benyahia, récemment réalisée, d’El Ghazali à Sour El Ghozlane… aussi est fermée à longueur d’année. Les élèves sont amenés à changer leurs habits dans des classes froides et où aucune mesure d’hygiène n’est prise en compte. En imposant trois épreuves au Bac, les décideurs montrent leur complète déconnexion de la réalité hormis deux ou trois établissements du moyen et du secondaire, toutes les structures éducatives ne disposent pas de «bac à sable» pour les sauts. Par le passé, les structures relevant du ministère de la Jeunesse et des Sports étaient ouvertes aux scolarisés. Actuellement et même quand ces établissements restent fermés, il faut une multitude d’autorisations pour y accéder. La fédération des sports scolaires et ses ligues gagneraient en crédibilité si elles se penchaient sur ce dossier surtout que les textes réglementaires existent mais végètent dans les tiroirs. Les plus grands athlètes algériens sont venus du scolaire. La grande politique du sport menée par le passé par les pouvoirs publics a enfanté de grands champions, Boulmerka, Rahoui, Rahouli, Souakri… La politique sportive actuelle n’a abouti qu’à des scandales multiples d’ordre financier, éthique. Le dernier en date n’est autre que celui du Mouloudia à l’occasion de la finale de la coupe d’Algérie, après le scandale des judokas qui ont fugué à l’étranger, les résultats et la régression de l’athlétisme, la bouillabaisse du hand ball, la médiocrité qui prône dans le foot ball… pour ne citer que ces quelques exemples. L’éducation physique en milieu scolaire doit être une obligation, avec des évaluations strictes, des cadres suffisamment formés, des structures adaptées et disponibles. Les milliards qui gangrènent le sport dit de performance et qui ne réalise aucune performance seront plus qu’utiles au sport scolaire qui reste l’unique garant de la bonne santé de toutes les générations.