BAC 2013 Encore un autre dérapage

BAC 2013 Encore un autre dérapage

Après les tentatives massives de fraude lors des épreuves du bac de la session de juin 2013, c’est au tour de l’opération de correction de cet examen d’être entachée de plusieurs irrégularités.

Il faut d’abord signaler cet arrêt observé par les correcteurs aux centres de correction de Bou Ismaïl et de Koléa dans la wilaya de Tipaza. Effectivement, les professeurs correcteurs ont observé, lundi passé, un arrêt de travail de deux heures (10 heures/midi) pour protester contre la fraude certains candidats.

Une lettre suivie d’une pétition a été adressée au ministre de l’Education nationale dans laquelle les protestataires attirent l’attention du premier responsable du secteur sur ces cas avec des suggestions pour les prochaines épreuves du baccalauréat.

Il est à rappeler que l’appel de cet arrêt de travail a été lancé par le Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique élargi (CNAPEST) et fut largement suivi.

S’en est suivie cette affaire qui défraie la chronique en relation avec l’ouverture catastrophe d’un nouveau centre de correction situé au lycée Benteftifa à Blida. L’ouverture officieuse de ce centre fait suite à la fermeture de celui de Chlef, après que les enseignants eurent été chassés au lendemain du début des corrections.

Cela s’est produit, selon nos sources, suite aux protestations des professeurs contre les conditions de travail qui n’étaient pas réunies. «Les femmes, qui sont venues d’autres wilayas, ont été obligées d’aller chercher des lieux d’hébergement à leurs frais», nous dit-on. A cela s’ajoute la chaleur torride qui s’est abattue sur la région de Chlef, dimanche et lundi passés, ce qui a poussé les correcteurs à réclamer la climatisation.

Au lieu d’étudier les situations possibles pour résoudre les différents problèmes, les responsables qui organisent ce genre d’examen, et comme à l’accoutumée, ont pris une décision hâtive. Ainsi, on ferme le centre de correction de Chlef et, on en ouvre un à Blida, sauf que ce dernier est un centre de compostage, et ceci est une pratique grave en son genre.

Par mesure de sécurité un centre où se déroulent le compostage et le tri des copies ne doit être en même temps servir à la correction. Sinon l’anonymat n’aura aucune valeur. Une autre irrégularité est aussi à signaler dans la prise de décision de l’ouverture de ce centre :s les professeurs désignés pour corriger les copies dites de « Chlef » et la manière dont cette correction s’est déroulée.

C’est par téléphone que ces derniers ont été appelés par leurs directeurs d’établissements respectifs pour rejoindre ce nouveau centre de correction, sis à Blida, après que la direction de l’éducation eut fait savoir aux directeurs qu’il est urgent d’appeler de nouveaux correcteurs. Alors que le seul organisme habilité à organiser et à convoquer le personnel pour la surveillance et la correction du bac est l’Office national des examens et concours (ONEC).

Une source fiable nous a informé que l’ONEC n’était pas informé de cette décision et de cette pratique. Inacceptable ! Même le président de l’APW, que nous avons-nous-mêmes contacté, nous a informé qu’en voulant se renseigner sur cette pratique auprès de la directrice de l’éducation de la wilaya de Blida, cette dernière lui a fait savoir qu’aucun centre de correction du bac n’a été ouvert à Blida.

Ce qui est encore plus grave ! Comme un malheur n’arrive jamais seul, nous apprenons également que les correcteurs appelés à la rescousse, preuves à l’appui, 80 % d’entre sont à 80 % des stagiaires et qui n’ont jamais enseigné les classes de terminale.

En plus de cela, aucun inspecteur de la matière n’est venu encadrer ces jeunes et inexpérimentés correcteurs, alors que les plus anciens et les plus chevronnés sont toujours encadrés et épaulés par un inspecteur de la matière qu’on appelle communément président de jury.

Les dérapages qui ont émaillé le bac de cette année n’en finissent pas et nous avons l’impression que cette épreuve a été complètement bâclée, tant sur le plan de la surveillance que sur celui de correction.

Un autre exemple de dérapage, une semaine après le lancement de l’opération de correction :s les centres de correction de la wilaya de Tipasa, c’est-à-dire Koléa et Bou Ismaïl, n’ont toujours pas reçu la confirmation officielle du barème. Devant ces innombrables irrégularités, l’on se pose la question de savoir si ces dépassements dans l’organisation des épreuves et des corrections du bac ont eu lieu cette année précisément.

Yazid B.