Tijjani Babangida, vous vous en rappelez ? C’est ce virevoltant attaquant nigérian qui avait fait les beaux jours de l’Ajax Amsterdam à la fin des années 90. Après une carrière réussie en Europe et en Arabie Saoudite, il est rentré au Nigeria où il vit dans sa ville natale, Kaduna, d’où sont d’ailleurs originaires de nombreux autres footballeurs de talent, tels Yekeni et Babayaro. Notre rencontre avec lui s’est faite par pur hasard au Montella Square où l’ES Sétif s’est entraînée avant-hier. Il a accepté volontiers de répondre à nos questions.
C’est une surprise et en même temps un honneur de vous rencontrer…
C’est effectivement une belle surprise. Je n’ai jamais eu l’occasion de me rendre en Algérie et voilà que je rencontre des journalistes algériens ici à Kaduna ! J’en suis très ravi, car les Algériens sont nos frères et ils sont toujours au top, que ce soit en football ou dans d’autres domaines.
Connaissez-vous des joueurs algériens ?
Actuellement, je n’en connais aucun. A part la sélection algérienne dans son ensemble.
Vous ne connaissez même pas les anciens joueurs, tels Madjer et Belloumi ?
Là, c’est différent ! Qui n’a pas entendu parler de Madjer et Belloumi ? Ce sont des joueurs extraordinaires qui ont fait leurs preuves partout. Je n’oublierai jamais ce qu’a fait Belloumi durant le Mondial-82 contre la RFA.
Que connaissez-vous de la sélection algérienne actuelle ?
Pas grand chose, si ce n’est que c’est une équipe en phase de renouvellement.
L’avez-vous suivie durant le Mondial ?
Oui, j’ai suivi un ou deux matchs. Je pense qu’il manquait à l’Algérie un ou deux joueurs d’expérience, car ils ont disputé la Coupe du monde alors que l’équipe était en pleine reconstruction, comme c’était le cas pour le Nigeria et le Cameroun. En football, il faut se montrer patient, avant d’avoir une équipe performante.
Avez-vous vu le dernier match de l’Algérie face au Maroc ?
Non, je ne l’ai pas vu, mais je sais que l’Algérie a perdu sur un score lourd. Je pense que les Algériens ont perdu leur combativité qui avait fait leur grande force contre l’Egypte au Soudan.
Que manque-t-il à l’Algérie pour être régulièrement au sommet ?
Avec un peu plus de joueurs expérimentés et de niveau international et un soutien logistique, l’Algérie pourrait avoir une grande sélection.
Le problème actuel est celui des sélectionneurs. Connaissez-vous Saâdane et Benchikha ?
Oui, j’ai entendu parler d’eux. Cependant, mon intime conviction est que l’Algérie doit ramener un grand nom qui aura à travailler à long terme, sur 5 ans. A mon humble avis, il faut un entraîneur hollandais à la sélection algérienne.
Pourquoi hollandais particulièrement ?
Le style du jeu hollandais est similaire à celui pratiqué en Algérie. Je profite de cette occasion pour proposer au président de la Fédération algérienne de football Ronald Koeman, Frank Rijkaard et Louis Van Gaal qui sont tous trois libres. Je suis disposé à faire l’intermédiaire avec l’un d’eux, s’il y a une volonté de votre part dans ce sens.
Un mot au public algérien ?
J’aime les Algériens pour une raison particulière que je garde pour moi. Certes, je n’ai jamais été en Algérie, mais j’aimerais m’y rendre un jour pour rencontrer votre peuple qui m’est très cher.
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Séance de sport avec son frère et ses enfants
Presque chaque fin d’après-midi, Tijjani Babangida se rend au Montella Square afin de s’adonner à une séance de sport, accompagné de ses deux enfants et de ses frères.
Il travaille dans l’importation
A bientôt 38 ans, Babangida a pris sa retraite de footballeur depuis 2004. Il s’est reconverti dans le commerce, plus précisément dans l’importation. Il travaille également comme intermédiaire pour le transfert de joueurs d’Afrique vers l’Europe.
Hier, il était au jubilé de Kanu à Lagos
Preuve qu’il est toujours resté dans le milieu du football, Tijjani Babangida était, hier, à Lagos où il a assisté au jubilé de Nwanko Kanu qui a coïncidé avec le lancement de son Académie pour la détection de jeunes talents. Entre autres invités présents à cet événement, l’Ivoirien Didier Drogba.