Le ministre de l’Éducation nationale a rencontré, jeudi, les sept syndicats agréés du secteur. Il s’agit de la première audience officielle consacrée à l’examen de la situation socioprofessionnelle des travailleurs du secteur après celle tenue avec les membres de la Commission nationale des œuvres sociales en présence des mêmes partenaires sociaux.
Si le dossier des œuvres sociales semble être sur la bonne voie, le reste de la plate-forme de revendications socioprofessionnelles ne l’est toujours pas. Tant attendue, l’audience accordée par le ministre lui-même aux syndicats n’a abouti au final à aucune décision concrète répondant aux attentes de la famille éducative.
Avant de recevoir ses hôtes, le ministre avait déclaré sur les ondes de la Chaîne III qu’à sa connaissance, “90% des revendications du secteur ont été satisfaites !” Les syndicats, qui espéraient un quelconque engagement officiel de la part de Baba Ahmed, sont revenus bredouilles.
Baba Ahmed s’est engagé à accorder prochainement une audience à chaque syndicat. La rencontre de jeudi n’était finalement qu’une simple prise de contact ! Et comme pour la dernière conférence des directeurs de l’éducation, le ministre s’est contenté d’accorder une oreille attentive aux doléances de ses partenaires sociaux.
Un tour de table où chaque syndicat a exposé ses doléances qui, au demeurant, sont les mêmes, sauf que, pour certains, le combat se focalise sur un point précis. Le responsable du Snapest, qui a ouvert le bal des exposés, a tenu à entamer son intervention en demandant “une pieuse pensée à la mémoire des 11 enseignantes assassinées à Sidi Bel-Abbès le 27 septembre 1997, elles qui semaient dans les générations futures le savoir d’une Algérie éclairée, moderne et progressiste”.
Une transition toute faite entre le terrorisme et les revendications du syndicat. “C’est justement le terrorisme qui nous a poussés à ouvrir le dossier de la médecine du travail”, nous dit Meziane Meriane. Et de préciser : “Le dossier a été finalisé le 10 novembre 2011, mais n’a toujours pas vu le jour”. Autres doléances que le syndicat a pris à bras-le-corps et qui portent sur l’actualisation des primes accordées aux travailleurs de la région sud qui bouillonne depuis la rentrée scolaire et la revalorisation des heures supplémentaires, vu la dégradation du pouvoir d’achat. Pour le responsable du Snapest, la tutelle doit établir un calendrier portant des dates précises pour atténuer la tension. “La base est en effervescence.”
Le SNTE gèle la grève de ses quatre coordinations
Le SNTE a décidé de geler le mouvement de débrayage prévu à partir du 1er octobre. Un communiqué émanant hier du syndicat explique que la décision a été prise à la suite de la rencontre jugée positive avec le ministre de tutelle. Pour rappel, quatre coordinations affiliées au SNTE, à savoir celle des corps communs et ouvriers professionnels, l’orientation scolaire, les laborantins et les intendants, avaient déposé un préavis de grève de trois jours.
M B