Lors d’une visite de travail effectuée à Boumerdès, le ministre de l’Education est passé à une autre «vision» sur la surcharge des classes. Après avoir pointé du doigt, il y a quelques mois, le manque d’infrastructures, Baba Ahmed fait volte-face et trouve aujourd’hui qu’il n’y a pas de surcharge avec 40 élèves par classe…
Evoquant la question de la surcharge des classes, le ministre de l’Education nationale, Abdelatif Baba Ahmed s’est contredit et fait sortir un nouveau constat sur la surcharge des classes. Pour preuve, le ministre n’a cessé, depuis son installation à la tête de ce secteur il y a un an, de rassurer que ce problème sera mieux maîtrisé.
Outre sa déclaration que «l’école n’est pas une priorité» puisque classée derrière l’habitat, la santé et l’enseignement supérieur, le premier responsable de l’Education, a appelé il y a quelques mois les walis à soutenir le secteur pour accélérer la réception des projets de réalisation de structures éducatives, notamment les lycées pour mettre fin au problème de la surcharge. De cette version le ministre passe donc à un autre constat et minimise la question de la surcharge.
C’est du moins ce qu’il a fait savoir lors de sa visite d’inspection effectuée dimanche dans la wilaya de Boumerdès. Abdelatif Baba Ahmed a indiqué, dimanche à Boumerdès, que le taux de surcharge des classes dans les établissements éducatifs ne dépassait pas 4,5% au niveau national.
Et d’ajouter qu’«avec 40 élèves par classe il n’y a pas surcharge, les espaces étant conçus pour contenir 20 tables de deux places, soit 40 élèves par classe».
Pour M. Baba Ahmed, ce nombre «est ordinaire, et l’on ne parle de surcharge que si le nombre dépassait 40 élèves par classe» précisant que le ministère «est en train de mettre en place un plan s’étalant sur 4 à 5 ans pour éliminer tous les établissements éducatifs construits en préfabriqué». Il faut dire qu’il s’agit d’une déclaration qui «surprend» dans le sens le plus négatif du terme.
Surprendre puisque la surcharge des classes constitue d’année en année la préoccupation des enseignants, des élèves et de leurs parents. Si le ministre prend l’aspect physique de l’entassement des individus dans un espace qui, selon lui, est «conçu» pour une telle «quantité », les règles du bon sens et des normes de l’éducation qualitative exigent des classes beaucoup moins encombrées.
Les organisations syndicales du secteur étaient unanimes à dénoncer cette surcharge et à plaider pour des classes de 25 élèves, comme le veulent les normes de la réforme engagée depuis des années.
Pourquoi Baba Ahmed, enseignant qu’il était, est-il passé alors à cette phase d’argumenter la surcharge et de la «décharger» de toutes les nuisances qu’elle entraîne pour la qualité de l’enseignement et pour le climat de travail des enseignants ?
Quoi qu’il en soit, pour la famille de l’école, le problème de la surcharge s’impose d’une façon criante et il est demandé le concours d’autres institutions afin de construire assez d’écoles pour faire face à la surcharge et à ce regrettable niet du ministre.
Y.A.