Des centaines de vendeurs informels ont transformé les lieux en une véritable décharge publique au grand malheur des riverains qui ne savent plus à qui s’adresser.
Des citoyens, rencontrés au marché des Trois Horloges, sont exaspérés par les dépôts de détritus faits de restes de fruits et légumes ainsi que des emballages laissés chaque soir par les petits commerçants. Des restes qui se sont amoncelés avec le temps, en donnant à l’environnement immédiat un visage hideux et sale. «Et dire, raconte un citoyen, que ce mythique marché, parmi les plus grands et les plus réputés, recevait des visiteurs de tous les coins de la capitale. Même ceux qui ont quitté Bab El Oued depuis longtemps ont continué, jusqu’à une époque récente, à faire leurs emplettes ici. C’est un lieu incontournable des Algérois, un repère avec son histoire par rapport au quartier populaire et aussi par ses prix imbattables. Trois Horloges, et juste à côté El Cantera, ont toujours constitué le ventre de Bab El Oued par toutes sortes de fruits, de légumes, de viandes et de poissons qu’on y trouve pour une bourse modeste. Depuis quelque temps, malheureusement, rien ne va pour le mieux». Il est vrai que le marché des Trois Horloges n’est plus ce qu’il était. Situé au cœur du quartier populaire, ce marché, dont la construction remonte au début du siècle dernier, constitue actuellement un point noir générant beaucoup de désagréments tant pour les riverains que pour les visiteurs. Une situation créée par la présence de revendeurs informels autour de l’enceinte du marché couvert. C’est en raison de cela que l’APC avait envisagé, en 2016, de le fermer en comptant sur l’approbation des services de la wilaya pour la création d’une nouvelle structure de proximité, et dont le budget était estimé à 7 milliards de centimes. Un montant qui prévoyait la réalisation d’une structure de trois étages destinée, d’une part, à éradiquer le commerce informel et permettre par la même occasion aux 500 commerçants, activant à l’intérieur et à l’extérieur du marché, d’exercer leur activité dans de meilleurs conditions. La décision de fermeture censée, donc, intervenir pour mettre fin à une situation à la limite chaotique, qui sévit tout particulièrement du fait des amas de déchets laissés par des vendeurs loin de toute règle de civisme, et l’obstruction du trafic routier ayant pris même sur les artères importantes de la ville. L’engouement des services d’hygiène et de nettoiement tels que Netcom et Asrout, qui ont mobilisé une armada d’agents pour l’enlèvement des ordures amoncelés le long des trottoirs et de la chaussée, s’est estompée. Et pour cause. L’on ne peut, en effet, lutter continuellement contre des centaines de malfaisants, car cela demanderait des moyens considérables. Il ne reste plus qu’à espérer un geste du wali d’Alger pour concrétiser le projet de l’APC et rendre au marché des Trois Horloges, et la placette qui porte son nom, leur lustre d’antan.