En visite lundi et mardi en Algérie, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a accordé une interview à FRANCE 24. Le chef du gouvernement s’est notamment félicité du « climat très apaisé » entre les deux pays.
Un an après la visite du président François Hollande, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault effectue lundi et mardi un déplacement de deux jours en Algérie. À l’occasion de ce séjour, le chef du gouvernement français a accordé un entretien à FRANCE 24 depuis Alger.
Jean-Marc Ayrault a insisté sur « le nouvel élan » qui existe entre les deux pays depuis plusieurs mois. « Je crois que cette relation n’a jamais été autant au beau fixe qu’aujourd’hui, et cela n’est pas dû au beau temps d’Alger », a-t-il ainsi relevé avec humour. « Je crois que la visite d’État de François Hollande l’année dernière, qui a été reçu par le président Bouteflika, a été un succès à la fois pour la France et pour l’Algérie, pour les relations entre nos deux pays ».
Malgré ces avancées, le Premier ministre a rejeté l’idée pour le moment d’un futur traité d’amitié entre la France et l’Algérie : « Nous avons déjà une déclaration commune qui est un acte politique très important. Il faut laisser le temps aux choses ».
« C’est un partenariat gagnant-gagnant »
Dans le cadre de cette visite, où il est accompagné par neuf ministres dont, celui du Redressement productif, Arnaud Montebourg, et une délégation de 80 chefs d’entreprises, le Premier ministre a également mis l’accent sur les accords économiques. Une douzaine de contrats seront ainsi signés entre les deux pays au cours de ces deux jours dans les domaines de l’industrie et de la recherche.
Même si la France est toujours le premier investisseur en Algérie, la concurrence d’autres pays se fait de plus en plus forte. La Chine est ainsi devenue, sur les neuf premiers mois de l’année, le premier fournisseur de l’Algérie.
Une situation qui n’inquiète pas, outre mesure, le chef du gouvernement français. « Nous ne sommes pas seulement des fournisseurs, nous sommes aussi des partenaires. La France ne veut pas seulement vendre à l’Algérie des produits ou des équipements, c’est aussi la volonté de créer des entreprises communes », a-t-il expliqué, en prenant l’exemple de sa visite dans l’usine Renault d’Oran, qui produira d’ici quelques mois des voitures « made in Algérie ». « C’est un partenariat gagnant-gagnant », a-t-il ajouté.
Jean-Marc Ayrault s’est en outre félicité de la coopération judiciaire entre les deux pays concernant l’affaire des moines de Tibéhirine, assassinés en 1996. Le juge français Jean-Marc Trévidic a en effet reçu en novembre le feu vert des autorités algériennes pour autopsier les têtes des sept victimes. « La justice algérienne s’est engagée à faire son travail, tout cela va dans la bonne direction, dans un climat très apaisé », a souligné le Premier ministre, qui devait aussi s’entretenir dans l’après-midi avec le président algérien Abdelaziz Bouteflika.