Avortements illégaux dans un appartement : 4 jeunes filles arrêtées à Alger

Avortements illégaux dans un appartement : 4 jeunes filles arrêtées à Alger
Tribunal Dar El-Beïda

Les services de la police judiciaire de la circonscription administrative de Dar El-Beïda ont procédé à l’arrestation de quatre femmes âgées de 24 à 30 ans, dont deux impliquées dans des pratiques illégales d’avortement. Celles-ci exerçaient leur activité clandestinement dans un appartement loué au centre de Bordj El Kiffan, où elles recevaient de jeunes femmes célibataires souhaitant interrompre une grossesse non désirée.

Les deux principales accusées faisaient également la promotion de leurs « services » sur les réseaux sociaux, notamment Facebook et TikTok, afin d’attirer davantage de clientes. L’opération policière, menée après une surveillance minutieuse, s’est soldée par la perquisition de l’appartement et la saisie d’un lot de matériel médical, ainsi que d’une quantité de médicaments, dont des comprimés abortifs de type “Cytotec”.

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Selon le média arabophone « Ennahar », l’affaire a été instruite par le tribunal de Dar El-Beïda, où les quatre suspectes ont été présentées devant le procureur de la République. Celui-ci a requis leur placement en détention provisoire. Après leur audition officielle, le juge d’instruction a ordonné le placement sous mandat de dépôt des deux principales accusées à la prison de Koléa, tandis que les deux autres ont été placées sous contrôle judiciaire.

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Enquête et révélation choquante

Selon la même source, l’affaire a éclaté à la suite d’une plainte déposée par une jeune femme résidant à El Harrach. Cette dernière affirmait avoir subi un avortement forcé de son enfant conçu hors mariage, dans les premiers mois de sa grossesse. Elle a été orientée vers deux femmes exploitant un appartement dans le quartier El-Doum, dans la commune de Bordj El Kiffan, après qu’une connaissance — non identifiée par les enquêteurs — lui avait assuré que son fœtus, âgé d’environ deux mois, était déjà mort. Craignant pour sa santé, la plaignante s’était rendue sur place pour « se débarrasser » du fœtus.

Cependant, quelques jours plus tard, la jeune femme a appris, lors d’un différend avec la même connaissance, que son bébé était en réalité vivant et en bonne santé au moment de l’intervention. Choquée, elle a décidé de signaler les faits à la police.

Les investigations ont confirmé les accusations : lors de la perquisition, les agents ont saisi des comprimés de type Cytotec, ainsi que du matériel médical (pinces, coton, serviettes hygiéniques, ciseaux, etc.). L’enquête se poursuit toujours, en attendant la transmission du dossier au tribunal correctionnel pour le jugement des accusées et leur confrontation avec les faits reprochés.

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