Avortement : Ce que révèle un rapport américain sur l’Algérie

Avortement : Ce que révèle un rapport américain sur l’Algérie
Avortement en Algérie

Un rapport publié par l’Institut Guttmacher, un organisme américain de renom, révèle que l’Algérie figure parmi les pays ayant enregistré les plus faibles taux d’avortement au monde sur la période 2019-2022.

L’institut a partagé ce classement via son compte sur la plateforme X (anciennement Twitter), plaçant l’Algérie à la première place avec un taux d’à peine 0,4 avortement pour 1 000 femmes par an.

L’Albanie se positionne en deuxième place avec un taux de 1,2, suivie de près par l’Autriche (1,3). À l’autre bout de la liste, l’Espagne enregistre un taux de 7,5 avortements pour 1 000 femmes.

Selon le rapport de l’Institut Guttmacher, ces pays se distinguent par l’efficacité de leurs services de santé reproductive et de planification familiale, ainsi que par la précision de leurs données statistiques.

L’Algérie, pays avec le taux d’avortement le plus bas au monde, selon l’Institut Guttmacher

Les conclusions de l’étude soulignent également que le soutien sanitaire et éducatif est plus crucial que les législations seules pour parvenir à des taux d’avortement faibles et sains.

Voici la liste complète des 25 pays avec les taux d’avortement les plus bas au monde (nombre d’avortements pour 1 000 femmes) :

  • Algérie : 0,4
  • Albanie : 1,2
  • Autriche : 1,3
  • Turquie : 2,7
  • Croatie : 2,7
  • Lituanie : 4,3
  • Slovaquie : 4,4
  • Serbie : 4,8
  • Italie : 4,9
  • Singapour : 5
  • Japon : 5,1
  • Suisse : 5,1
  • Luxembourg : 5,2
  • Allemagne : 5,4
  • Portugal : 5,6
  • Ukraine : 6
  • Monténégro : 6
  • Slovénie : 6,1
  • République tchèque : 6,4
  • Lettonie : 6,4
  • Finlande : 6,5
  • Roumanie : 6,7
  • Chili : 7
  • Pays-Bas : 7
  • Espagne : 7,5

La démographie algérienne face à un tournant : mariages et naissances en recul

Toutefois, au-delà des chiffres liés à l’avortement, l’Algérie connaît actuellement un tournant significatif sur le plan démographique, marqué par un recul des naissances et une baisse continue du nombre de mariages. Ces évolutions, observées depuis plusieurs années, révèlent des transformations sociales profondes qui modifient durablement la dynamique familiale et reproductive du pays.

Après des années de forte croissance, le pays fait face à une double tendance : une baisse du nombre de mariages et un recul de la natalité. Ces évolutions, qui s’inscrivent dans une mutation sociétale profonde, pourraient redessiner le profil de la population algérienne dans les décennies à venir.

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Selon les dernières données, la population de l’Algérie a atteint 47 millions d’habitants au 1er juillet 2025. Une analyse par tranche d’âge révèle une structure en pleine évolution : les moins de 15 ans représentent 29 % de la population, la tranche active (15-59 ans) en constitue 59 %, tandis que les plus de 60 ans comptent pour 11 %.

On observe notamment que les femmes en âge de procréer (15 à 49 ans) représentent 24 % de la population totale, soit plus de 11,7 millions de personnes.

Le nombre de naissances, qui avait dépassé le million par an entre 2014 et 2019, a commencé à fléchir dès 2020, directement après la pandémie de Covid-19. Pour l’année en cours, on estime à 873 000 le nombre de naissances, soit un taux de 18,5 naissances pour 1000 habitants.

D’après Nadia Djeraoune, directrice adjointe de la prospective et de la veille démographique au ministère de la Santé, cette baisse est le résultat de plusieurs facteurs, notamment des changements structurels au sein de la population.

Une nouvelle génération émerge, qui porte une vision différente du mariage et de la famille, ce qui se traduit par des choix de vie plus individualisés. Bien que la majorité des couples optent toujours pour une moyenne de trois enfants, cette tendance pourrait évoluer.