L’imbroglio dans lequel s’est enchevêtrée Air Algérie aurait enfin connu son épilogue.
L’avion saisi depuis vendredi à l’aéroport de Bruxelles aurait été autorisé à décoller, hier, en début de soirée. Si l’information venait à être confirmée, il y a lieu de dire que l’Algérie a réussi à avoir la mainlevée de la saisie de l’avion qui est resté cloué au sol durant 4 jours.
Cette mainlevée aurait, quant à elle, été obtenue en contrepartie du remboursement de la caution réclamée par la société K’Air BV, d’une valeur de 2 millions de dollars. L’avocat de la société K’Air BV a précisé à TSA que l’avion ne sera pas autorisé à décoller tant qu’il n’a pas reçu la somme réclamée sur le compte de son client.
Cela étant, si Air Algérie a accepté le paiement de la somme de 2 millions de dollars, cela contredirait toutes les déclarations de ses responsables. Le remboursement par la compagnie nationale est aussi une manière de reconnaître son tort dans cette affaire, même si, au début, via un communiqué diffusé samedi, Air Algérie s’était dit lésée dans cette affaire, évoquant, d’abord, le non-respect des termes du contrat par la société K’Air BV, et ensuite, son recours en annulation engagé en date du 31 mars 2014 qui n’a pas été pris en compte. D’autres documents diffusés hier sur la Toile démontrent que la décision de la Chambre internationale de commerce de Genève a statué sur l’affaire en condamnant Air Algérie à rembourser les deux millions de dollars à la société de Hamid Kerboua, K’Air BV. Les mêmes documents précisent, par ailleurs, que “toute sentence arbitrale revêt un caractère obligatoire pour les parties”. Car la décision de la Chambre internationale de commerce est exécutoire et nulle annulation n’est possible pour entraîner sa non-application.
Le verdict de la Chambre internationale de commerce oblige aussi les parties en conflit “à exécuter sans délai la sentence (…) et sont réputées pour avoir renoncé à toutes voies de recours (…)”. Il faut préciser, dans ce sens, que le ministre des Transports, Amar Ghoul, qui était en visite d’inspection, hier, à Alger, a estimé que le dossier “est bien pris en charge par l’État”. Il avait annoncé qu’il sera clos “incessamment”, et ce, “en faveur d’Air Algérie”. “Ce qui s’est passé à Bruxelles est le contraire de ce qui était attendu, d’autant plus que c’est Air Algérie qui est lésée”, a commenté le ministre, ajoutant que “la compagnie Air Algérie a engagé toutes les mesures et procédures légales au niveau national et international pour prendre en charge convenablement ce dossier et l’essentiel est que le gouvernement algérien et le ministère des Transports, ainsi que la direction générale d’Air Algérie suivent de très près ce dossier”. Il a révélé que la justice algérienne a déjà tranché l’affaire en donnant raison à la compagnie nationale, précisant que “c’est un dossier qui date de 2008”. “Nous disons tout simplement que ce qui s’est passé à Bruxelles est inacceptable, inadmissible et intolérable à tous les niveaux. Après ce qui s’est passé à Bruxelles, le gouvernement algérien et la direction générale d’Air Algérie ont eu des réactions vivement entendues”, a ajouté le ministre. “Elle était sereine et responsable”, a-t-il qualifié la réaction de l’Algérie, notamment concernant le rappel des ambassadeurs de Belgique et des Pays-Bas et leur convocation.