Acquis en 2009 pour 312 millions de dollars (217,6 millions d’euros), l’Airbus A340-500 de la présidence algérienne aura finalement très peu servi.
Censé se substituer aux Falcon, Gulfstream et Grumman du Glam (Groupe de liaisons aériennes ministériel), l’avion présidentiel algérien n’affiche qu’une trentaine d’heures de vol depuis sa mise en service officielle en 2010. Son dernier voyage, la même année, avait conduit Abdelaziz Bouteflika au Canada pour le sommet du G8.
Depuis, l’appareil est cloué au sol. Il a pourtant été aménagé à grands frais. Système antimissile, chambre avec salle de bains, moquette venue d’Espagne… Quelque 42 millions de dollars ont été dépensés. Le président aurait même demandé l’installation d’espaces privés pour ses deux frères, qui l’accompagnent régulièrement à l’étranger. Maintenant que le chef de l’État, réélu en avril pour un quatrième mandat, ne voyage plus – excepté quand il se rend en France à bord d’un Gulfstream pour recevoir des soins -, que devient « Air Force Boutef », comme l’ont baptisé les Algériens ?
Selon des confidences recueillies à Alger, l’Airbus A340 se trouve dans un hangar de l’aéroport militaire de Boufarik, à quelques kilomètres d’Alger. Pourrait-il être revendu, comme l’a été le Tristar de l’ancien président Chadli Bendjedid à un pays du Golfe avec une perte faramineuse de l’ordre de 40 millions de dollars ? Officieusement, des démarches ont été entreprises en ce sens, mais aucune source officielle n’accepte de s’exprimer sur le sujet.