Avenir de l’islamisme en Algérie,Soltani «100% d’accord» avec Clinton

Avenir de l’islamisme en Algérie,Soltani «100% d’accord» avec Clinton
avenir-de-lislamisme-en-algeriesoltani-100-daccord-avec-clinton.jpg

Le président du MSP qui a tenu, hier une conférence de presse au siège du parti, retrouve sa verve d’opposant au système qu’il décrie aujourd’hui.

«Nous œuvrons pour l’ouverture d’un jeu qui demeure encore fermé !»

L’allusion est faite au pouvoir que Soltani «accuse» sans le dire, d’entretenir le flou et l’intrigue. Le président du MSP qui a tenu, hier une conférence de presse, au siège du parti re- trouve sa verve d’opposant au système qu’il décrie. L’ex-«parrain» de la mouvance islamiste au sein de la coalition présidentielle d’avec qui il vient de divorcer par soucis «stratégiques» et en prévision des prochaines élections législatives, tient un langage ferme, celui d’un homme en possession de toutes les capacités de ratisser large. Cela, cependant en doublant de louanges en direction du dernier discours du président de la République et l’insistance du chef de l’Etat sur la lutte contre la fraude électorale. L’heure est au bilan eu égard aux dernières fluctuations sur le paysage politique, notamment la venue de nouvelles formations mais surtout les messages lancés durant le bref passage en Algérie de la secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton. L’héritier du mouvement de Cheikh Nahnah tire pleine satisfaction en déclarant que «Mme Clinton a émis quatre messages, nous les avons reçus cinq sur cinq !» affirmant que «nous avons besoin de ce qu’elle a déclaré, en particulier ce qui concerne le mouvement associatif». Soltani qui semble avoir découvert un allié inespéré, s’appuiera plusieurs fois sur les déclarations de la chef de la diplomatie américaine qui selon lui avait «fermé leurs bouches à tous les détracteurs des islamistes, notamment à propos de la question du présumé financement de ces derniers par les USA». Boudjerra Soltani parle aussi de son alliance avec El Islah et En-Nahda qui vient d’être «béni» par Mejliss Echoura. Une alliance qui, selon le conférencier, est basée sur la vision

commune des trois partis ainsi que la confection d’une liste commune et un programme commun. D’ailleurs, c’est vers cette «idée d’élargir ce projet de famille» que le MSP œuvre et milite pour la naissance d’un pole islamiste «moubarek» par le même Majliss Echoura. Ce regroupement sera «stratégique et non conjoncturel», affirme le leader de ce parti. Il balayera d’un revers de la main la «saugrenue» idée de quitter le gouvernement Ouyahia en rappelant ses ministres comme le lui avaient suggéré ses partenaires politiques. «Il n’en est pas question», dira-t-il, et «à ceux qui posent cette condition, nous dirons d’aller voir ailleurs !» Revenant sur la genèse des précédentes alliances, Soltani les couvre du cachet des «intérêts de la nation» puisque affirma-t-il, celles-ci ont eu lieu pour la réussite de la réconciliation arguant que les prochaines alliances «se feront pour le développement et sortir du monopole du pouvoir par une seule partie. 50 ans de monopole Barakat !» A ce sujet, dira Soltani, plus tolérant, «l’Algérie ne peut être dirigée par un seul parti, il faut qu’il y ait des démocrates, des nationalistes et des islamistes» s’engageant à faire participer tous les autres courants si sa mouvance venait à gagner les élections prochaines. Par ce message, l’orateur tient à «rassurer (nos) partenaires tant à l’intérieur du pays qu’à l’extérieur».

Par Azzedine Belferag