Benhamadi passe à l’acte
Dans la valse des ministres qui se sont succédé au département de la poste, des technologies de l’information et de la communication, Benhamadi est le seul à se prononcer avec une aussi grande précision sur la volonté du gouvernement d’introduire la technologie 3G.
Le dénouement du dossier de la 3G en Algérie semble proche. En effet, le ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, M.Moussa Benhamadi vient de déclarer qu’il a personnellement signé l’arrêté portant sur le lancement du processus de l’octroi des licences permettant la mise en service de cette technologie tant attendue par les Algériens. Il ne reste plus que la publication dudit arrêté dans le Journal officiel. A-t-il fait, savoir, en rappelant que l’appel d’offres sera lancé le 1er août prochain par l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (Arpt). «Il est possible que la mise en service se fasse avant le 1er décembre si les opérateurs sont prêts», a-t-il encore enchaîné. Tout porte donc à croire que le gouvernement met les bouchées doubles pour introduire définitivement et généraliser la 3G dans notre pays. Bloqué à moult reprises, depuis 2007, par les autorités concernées, à savoir le Mptic et l’Arpt, le long feuilleton de la 3G semble tirer résolument vers sa fin.
Pour justifier ces nombreux reports, le gouvernement avait tantôt invoqué son souhait de régler le dossier Djezzy avant de lancer les services de troisième génération, tantôt prétexté vouloir laisser du temps à l’opérateur historique (Algérie Télécom) de développer son réseau de fibre optique et d’assurer l’accès haut débit au moins aux divers composantes du secteur d’Etat et les grandes entités de l’économie nationale, voire donner également à ATM (Mobilis) une certaine avance dans le déploiement d’un réseau compatible 2G/3G et 3G+. Au fil de ces dernières années, et bien que forte de ses 37 692 000 abonnés mobiles (2012) donnaient de plus en plus l’impression de rater le rendez-vous de cette technologie qui est à la base de toute véritable société de l’information. Ce spécialiste des TIC soutient que l’ensemble des arguments avancés par les pouvoirs publics pour justifier le retard dans le lancement de la 3G «ne tiennent pas la route». Toutefois, nombreux sont les responsables du secteur, à l’instar de M.Azouaou Mehmmel, P-DG d’Algérie Télécom qui estiment qu’il y a des raisons objectives qui sont derrière cet ajournement. Il cite, notamment une conjonction de faits à travers l’histoire du secteur qui a généré une stagnation. Il évoque le retard accusé dans les années 1990 sur les plans infrastructurel et technologique. «C’est durant cette période qu’il y a eu de grandes avancées technologiques, comme l’avènement d’Internet, la téléphonie mobile. L’Algérie est restée à l’écart de ces grands tournants technologiques, car elle avait d’autres priorités au moment où de nombreux pays ont procédé à la restructuration du secteur des télécommunications en s’ouvrant sur la concurrence. La décennie noire a eu un impact négatif sur le pays et encore plus sur le secteur des TIC». Selon lui, l’allègement de la législation, le recours à certaines formes de financement accordées par l’Etat et à des partenariats bien étudiés, sont autant de moyens qui permettent de rattraper le retard accusé jusque-là dans la généralisation de l’Internet haut débit et très haut débit, corollaire de la 3G.

Finalement, dans la valse des ministres qui se sont succédé au département de la poste, des technologies de l’information et de la communication, Benhamadi est le seul à se prononcer avec une aussi grande précision sur la volonté du gouvernement d’introduire la technologie 3G.