Avec un taux de 6 % , L’Algérie dans la spirale de l’inflation

Avec un taux de 6 % , L’Algérie dans la spirale de l’inflation
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Sur les 388 députés que compte l’APN, il y a eu 35 intervenants sachant que la présence au débat reste minime puisqu’elle ne dépasse pas les 80 à 90 députés si ce n’est moins.

En attendant la présentation du bilan du gouvernement par le Premier ministre Ahmed Ouyahia aujourd’hui à l’APN, les députés ont eu droit hier au rapport annuel sur l’évolution de la situation financière et monétaire, présenté par le gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Laksaci. Une situation qui a dévoilé une inflation qui a atteint un taux record, une économie qui reste dépendante des hydrocarbures et des importations. Toutefois, la croissance économique enregistrée en 2008 s’est poursuivie au même rythme en 2009 avec une croissance de 2,4% du PIB global estimé à 10017,5 milliard DA. Et en matière de contrôle, la BA a introduit des plaintes contre dix banques et 56 opérateurs en 2009. Dans tout cela, certains députés réclament le fait qu’ils n’ont pas reçu une copie du rapport en question à temps afin de pouvoir s’exprimer

En tout cas sur les 388 députés que compte l’APN, il y a eu 35 intervenants sachant que la présence au débat reste minime puisqu’elle ne dépasse pas les 80 à 90 députés si ce n’est moins. Ainsi, on ne sait pas si les députés sont désintéressés par le rapport de Laksaci, ou bien alors, tous ces chiffres les dépassent. D’ailleurs, parmi les interrogations posées par les intervenants, elles ont porté sur le manque de liquidités dans les postes, le maintien des billets de 200 DA, le marché parallèle de la devise à Alger (square) etc. Malgré tout cela, le gouverneur de la Banque d’Algérie a présenté son rapport dans lequel on peut retenir en premier lieu le taux

d’inflation qui a enregistré en Algérie son plus haut niveau depuis dix ans. Elle a atteint 5,41 pc en juin dernier contre 5,74 pc en décembre 2009. Cette inflation intérieure «tirée par la hausse des prix des produits alimentaires notamment les produits agricoles frais», a remplacé l’inflation importée en 2009. Selon le même document, cette inflation calculée à partir de la moyenne annuelle de l’évolution des prix des produits de la consommation est le taux le plus élevé depuis 1999 rappelant qu’en 2008, l’inflation tournait autour de 3,5 %. Selon les explications du rapport de la BA, la cause de ce taux élevé de l’inflation serait due en partie à l’augmentation des prix des produits agricoles frais et de certains produits importés. A ce titre, le rapport évoque «l’inexistence de garde-fous pour l’activité commerciale et est à l’origine de cette situation». A cet effet, l’absence de régulation reste un grand problème.

LG Algérie

Les dépenses publiques s’élèvent à 13% du PIB

S’agissant des dépenses publiques en 2009 et durant les premiers mois de 2010, celles-ci ont atteint 13% du Produit intérieur brut (PIB). Une augmentation qui est liée aux programmes d’équipements publics décidés par les autorités. Dans ce cadre, le rapport de la Banque d’Algérie rassure que la capacité d’épargne de l’Etat est intacte permettant une certaine assurance sur les dépenses publiques futures. Ainsi, les réserves de change sont à 146,23 milliards de dollars à fin juin. D’autre part, la dette extérieure a atteint les 4 milliards de dollars début 2010. Selon le rapport de Laksaci, les crédits à l’économie ont augmenté de presque 10 % durant la même période, atteignant les 208,5 milliards de dinars. Dans ce cadre, il est expliqué que plus de 55 % de ces crédits ont été consommés par le secteur public.

Pour sa part, le secteur privé a bénéficié de 44,2% de ces crédits et les banques publiques continuent de financer les investissements publics dans les grands projets d’infrastructures. S’agissant de la situation monétaire, le responsable de la Banque d’Algérie a indiqué que le flux des dépôts dans les banques en dehors de la Banque centrale est estimé à 180 milliards de dinars dont 88 milliards de dinars appartiennent à Sonatrach. Laksaci a ajouté que les crédits bancaires accordés jusqu’à fin juin dernier ont augmenté de 9,35 pc. Cette hausse est due au rachat des «créances douteuses» des banques par le Trésor pour un montant de 208,5 milliards de dinars. Toutefois, les secteurs hors hydrocarbures ont représenté en 2009 9,3% du PIB. «C’est la meilleure performance de la décennie» selon Laksaci.

Cependant, selon ce même responsable, ces performances hors hydrocarbures «restent tributaires des programmes d’investissements publics alors que l’économie nationale demeure dépendante des ressources en hydrocarbures et des importations».

27,6 milliards de dollars de recettes au premier semes-tre 2010

D’autre part, le rapport de la Banque d’Algérie indique que les recettes issues de l’exportation des hydrocarbures au cours du premier semestre 2010 ont atteint 27,6 milliards de dollars. A ce propos, il est souligné que ces recettes ont augmenté de 38% comparées à la même période de 2009. Par ailleurs, la balance des paiements a enregistré un solde positif de 7,1 milliards de dollars. En outre, il a été indiqué que les exportations d’hydrocarbures ont été notamment boostées par la hausse des cours du pétrole dont la moyenne est passée de 52,23 dollars au premier semestre 2009 à 77,5 dollars au premier semestre 2010. Notons que les exportations pétrolières ont également enregistré une légère hausse de 1,65 % durant la même période alors que les importations ont accusé une légère baisse de 1,5 pc.

Par Nacera Chenafi