Cinq dossiers sont annoncés : les retraites, les mutuelles, les conventions de branches, le pouvoir d’achat et la représentation syndicale dans le secteur économique.
Il n’empêche que le patronat veut défendre ses intérêts lors de cette rencontre et se prépare pour ne pas être un simple observateur.
A quelques jours de la réunion de la tripartite annoncée pour le 29 septembre, le patronat se prépare pour assurer sa présence même si en grande partie cette rencontre aura un caractère «social», selon l’agenda fixé par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, sachant que les patrons ont eu droit à une tripartite spéciale «entreprise», le 28 mai dernier. Dans la correspondance adressée par le Premier ministre aux partenaires sociaux, on relève trois points économiques portant notamment sur la mise en œuvre des conclusions de la précédente tripartite, la promotion de la production nationale et la mise en œuvre et les perspectives du pacte économique et social. Cependant, pour l’aspect social de cette rencontre, cinq dossiers sont annoncés : les retraites, les mutuelles, les conventions de branches, le pouvoir d’achat et la représentation syndicale dans le secteur économique. Il n’empêche que le patronat veut défendre ses intérêts lors de cette rencontre et se prépare pour ne pas être un simple observateur. Lors de la précédente tripartite, la Centrale syndicale n’a été qu’un observateur, car l’ordre du jour de cette réunion était dédié à l’aspect économique. D’ailleurs, ce rendez-vous a vu la participation, pour la première fois, du Forum des chefs d’entreprise (FCE). A sa clôture, les décisions annoncées en faveur des patrons ont été qualifiées de concessions de la part du Premier ministre Ahmed Ouyahia, notamment concernant le crédit documentaire. Mais le patronat ne lâche pas, voit d’autres mesures en faveur des entreprises et évalue la mise en œuvre des décisions prises lors de la précédente tripartite. Dans ce contexte, M. Naït Abdelaziz, président de la Confédération nationale du patronat (CNPA), a présidé hier une réunion de travail avec les présidents des unions professionnelles affiliées à la CNPA, élargie aux délégués régionaux. Pour sa part, la Confédération algérienne du Patronat (CAP) a réuni hier son bureau exécutif alors que la Cipa annonce une réunion de son conseil national.
D’autre part, le patronat veut avoir son mot à dire concernant l’augmentation du salaire minimum garanti (Smig) et d’autres points relatifs à l’amélioration de la situation des travailleurs. Dans ce cadre, des représentants des organisations patronales se sont déjà prononcées sur la prochaine tripartite. C’est le cas du président de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), Habib Yousfi, qui avait exprimé son souhait d’arriver à un consensus concernant l’augmentation du Smig, suggérant d’étudier l’impact de l’application d’une telle mesure sur le budget de l’Etat et sur l’environnement de l’entreprise avant de prendre une décision. Un avis partagé par le patron de la CAP, Boualem Merrakech.
Le patronat ne dira donc pas non à l’augmentation du Smig, mais négociera probablement son seuil et demandera des avantages en faveur de l’entreprise. D’ailleurs, M. Yousfi avait déclaré : «Il est nécessaire que ces augmentations ne se traduisent pas par des difficultés au niveau des entreprises».
Pour sa part, la Centrale syndicale réclame la baisse de l’impôt (IRG), la hausse du Smig et la redéfinition de l’article 87 bis. Il est à souligner que les salariés payent jusqu’à 35% du salaire brut au titre de l’IRG. D’autre part, l’article 87 bis de la loi de 1990 relative aux relations de travail, modifiée en 1997, pénalise les salariés. Cet article stipule que le Smig comprend le salaire de base, les indemnités et les primes, à l’exclusion des indemnités versées au titre de remboursement de frais engagés par le travailleur. L’UGTA réclame, depuis 2005, la suppression de cet article pour permettre aux salariés de mieux bénéficier des hausses du Smig. Le gouvernement a mis en place une commission d’experts pour évaluer l’impact financier pour décider de supprimer ou non l’article 87 bis. Il faut savoir que le Smig est une prérogative des pouvoirs publics et les partenaires sociaux y adhérent.
Par Nacera Chenafi