Désirant éviter la propagation d’armes nucléaires, les États-Unis engagent des discussions en 1964 avec l’Union soviétique pour limiter la diffusion de telles armes.
Le monde entier a les yeux braqués aujourd’hui sur la catastrophe de Fukushima au Japon. Considéré comme non majeur sur l’échelle nucléaire, cet accident remet brutalement en question non seulement la sécurité des centrales et leur entretien, mais bien plus le coût réel de l’électricité produite en termes de victimes potentielles. En fait, le problème qui est posé, celui de l’énergie civile, ne l’est qu’à moitié dans la mesure où il doit englober tout le nucléaire, tout le système.
Y compris le secteur militaire. Voilà pourquoi l’énergie nucléaire est devenue un enjeu stratégique à l’échelle de la planète. C’est en 1945, aux Etats-Unis, alors en plein conflit avec le Japon que la première arme atomique sera mise au point et testée directement sur les populations d’Hiroshima et de Nagasaki. Cette arme effrayante fera plus de 90 000 morts, des centaines de milliers de blessés sans compter les victimes irradiées par le souffle de la déflagration et qui en porteront les séquelles toute leur vie. Armes atomiques ou armes nucléaires, tous les pays du globe ont caressé un jour l’espoir de les avoir entre les mains. Certains s’y attelleront de toutes leurs forces à l’abri des regards, d’autres feront appel aux transfuges et aux spécialistes soviétiques en rupture de ban pour les aider à concrétiser leur ambition. Et c’est ainsi que la porte sera ouverte à la fuite de nombreux cerveaux attirés autant par le gain que par les conditions exceptionnelles de travail et, bien sûr, tous les trafics et formes d’espionnage que pouvait permettre ce filon juteux.
Face à ce danger, le bon sens imposera de mettre le holà à une prolifération d’armes qui pouvait menacer la planète entière. Des accords seront passés entre les Etats-Unis et l’Union soviétique pour réduire leur arsenal avec une possibilité de contrôle dans un pays comme dans l’autre. Ces accords qu’on a appelés Salt portaient essentiellement sur les missiles à longue et moyenne portées. Une façon comme une autre de se neutraliser en cas de crise grave que la diplomatie traditionnelle n’a pu résoudre. La plupart des pays signeront sous l’égide des Nations unies un accord sur la non-prolifération de ces armes. Un engagement qui limitait, au moins en théorie, toute tentation de les fabriquer. Une Agence internationale sera même créée à Vienne en Autriche pour surveiller et contrôler l’activité et la vocation supposée des centrales nucléaires à usage civil dans le monde entier.
Cet observatoire pratiquement aux mains des Américains dictera très souvent l’orientation politique de ses inspecteurs. La meilleure preuve nous sera fournie par l’Irak accusé à tort de détourner secrètement ses centrales civiles à des fins militaires. Nous savons à quoi a été réduit ce pays, aujourd’hui pillé, ruiné et vidé de ses élites par la volonté d’un va-t-en guerre nommé Bush. La même pression politique, diplomatique et économique est exercée sur l’Iran pour le faire plier et lui faire abandonner son projet nucléaire. La montée en puissance de l’opposition à Téhéran quasiment quotidienne et l’assassinat en plein jour d’un brillant physicien nucléaire ne sont certainement pas le fruit du hasard.