Avec seulement près de 24% de taux de participation Pourquoi une telle désaffection des citoyens Oranais ?

Avec seulement près de 24% de taux de participation Pourquoi une telle désaffection des citoyens Oranais ?

Voilà que le moment tant attendu par les responsables locaux vient de s’achever. En effet, les élections locales (APC/APW) ont eu lieu jeudi et ont été caractérisées par un taux de participation très faible, avec seulement 24% des citoyens de la ville d’Oran qui ont daigné accomplir cet acte citoyen, ce qui représente le plus faible taux de participation au niveau de la wilaya, loin derrière la commune de Sidi Benyebka qui est arrivée en pole position avec un taux de plus de 78% de voix exprimées.

Mais la question qui se pose, pourquoi ce refus de la part des citoyens oranais ?



Pour la ville d’Oran, la dernière campagne électorale n’a nullement incité les Oranais pour aller voter, car ni les programmes ni les têtes de listes ne sont parvenus à les convaincre. De plus, la plupart des candidats étaient méconnus des citoyens.

Durant les cinq dernières années, plusieurs promesses avaient été faites afin d’améliorer le cadre de vie des citoyens, ainsi que le développement local, mais en réalité le constat est amer. Lors des intempéries, les eaux pluviales avaient complètement inondé la ville d’Oran, alors que la réalisation d’un système d’évacuation de ces eaux aurait bien pu minimiser les dégâts.

D’ailleurs, lors des récentes assemblées de l’APC, on a souvent entendu que des sommes ont été consacrées pour des projets. Bilan, plusieurs défaillances ont été enregistrées dans les différents quartiers de la ville.

En premier lieu, la défaillance de l’éclairage public est devenue éternelle, à l’image du quartier de hai Dhaya (ex-Petit Lac) relevant du secteur urbain Ibn Sina, la cité communément appelée Batimat Taliane (Es-Seddikia), et le quartier de l’USTO, où plusieurs points lumineux ne fonctionnent plus, et se trouvent dans un état très détérioré.

La plupart des lampadaires sont sans couverts, chose qui représente un réel danger car les premières victimes peuvent être bel et bien des enfants.

Est-ce une incompétence des entreprises chargées pour veiller à l’entretien de l’éclairage public ou un simple délaissement ? Il est à rappeler que lors de la dernière session de l’APC, le secrétaire général avait affirmé que 35 milliards de centimes avaient été consacrés pour la réhabilitation de l’éclairage public. Dans ce contexte, l’insécurité sévit dans les lieux, à l’image des nombreuses agressions enregistrées, ainsi que les vols à main armée.

D’un autre côté, depuis l’effondrement partiel de la rue des Jardins en janvier dernier, la situation semble bel et bien laissée à l’abandon, environ dix mois après son effondrement, rien n’a été fait pour réhabiliter la partie effondrée.

Par ailleurs, à quoi sert la rénovation des trottoirs encore en état praticable ? Plusieurs travaux de réfection des accotements ont été effectués à travers la ville, mais ce qui a été constaté, c’est que ces trottoirs n’avaient nullement besoin de rénovation, tandis que d’autres endroits sont prioritaires pour bénéficier de ces travaux.

D’autre part, certaines routes à Oran sont peu praticables, envahies par les crevasses et les détériorations. Cette situation est devenue le calvaire des automobilistes, et ce, en dépit des multiples opérations de bitumage. Ainsi, concernant les établissements scolaires, la délinquance a totalement investi les écoles, dans les CEM et les lycées, l’enseignant se retrouve livré à lui-même sans aucune sécurité garantie.

Ainsi, les nombreuses promesses qui ont été faites afin de les doter de chauffages et de cantines, à chaque rentrée scolaire, c’est le même refrain qui se répète, «cette année, tous les établissements scolaires seront dotés de chauffages», malheureusement, il est beau de parler d’amélioration et de chiffres, mais la réalité impose que sur le terrain, seulement l’acte est la preuve formelle.

En outre, le squat des terrains forestiers a pris une sérieuse ampleur, beaucoup d’espaces forestiers ont été squattés pour la construction d’habitats précaires, par conséquent, un nombre incalculable d’arbres déracinés a été constaté, et la ville d’Oran est devenue quadrillée par les bidonvilles qui ne cessent de prendre de l’extension.

S’ajoutant à cela, un autre problème, celui des habitations menaçant ruine, qui exposent les occupants à un réel danger. Face à ces situations, quel aurait été le rôle des élus locaux ?

Toutefois, reste à savoir que pourraient rapporter les futurs élus à la commune d’Oran et à ses citoyens ?

N.I. Salim