Avec sept ministères gérés par intérim ,Les auditions du ramadhan de retour

Avec sept ministères gérés par intérim ,Les auditions du ramadhan de retour

Plus de deux mois après les résultats des élections législatives, le président de la République n’a pas encore décidé de la date de remise de la démission du gouvernement comme le veut la tradition, sans que cela ne soit une obligation constitutionnelle. Ainsi, sept ministères sont gérés par intérim, alors que le rendez-vous donné par le chef de l’Etat à chaque ramadhan pour les auditions des ministres approche.

Le début de ces auditions, qui ne sont pas inscrites dans le cadre des activités du président de la République indiquées par la Constitution, n’a jamais été annoncé officiellement. Elles interviennent généralement au début de mois sacré, entamé hier. Mais comme il s’agit d’un week-end, les auditions pourraient débuter à partir de dimanche prochain, sauf changement d’agenda.

Ce que l’on sait déjà, c’est que ces auditions, qui sont une initiative personnelle du président de la République, n’ont jamais été suivies du limogeage d’un ministre. Si elles sont maintenues pour cette année, elles interviendront dans un contexte particulier.

Il s’agit d’un contexte marqué par l’existence de sept secteurs gérés par intérim. Les responsables de ces ministères, qui ont actuellement le statut de député, ne défileront pas devant le chef de l’Etat pour présenter leur bilan annuel en plus des perspectives. Selon des sources concordantes, les rapports et bilans des différents ministères sont déjà finalisés. Ces documents sont généralement préparés par les conseillers et les collaborateurs des ministres. Ces derniers ne sont interrogés que sur quelques détails. Ainsi, les ministres de la Santé, Djamel Ould Abbès, de l’Énergie, Youcef Yousfi, de l’Habitat, Nouredine Moussa, de la Jeunesse et des Sports, Hachemi Djiar, des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal et de l’Intérieur Dahou Ould Kablia, présenteront les bilans des ministères dont ils assurent l’intérim. Il s’agit notamment de départements ministériels du Travail, la Poste et les Technologies de l’information et de la communication, les Travaux publics, l’Enseignement supérieur, les Transports et l’Aménagement du territoire, sans oublier le cas du secteur de la Justice géré également par intérim suite à la nomination de Tayeb Belaiz au poste de président du Conseil constitutionnel.

Il est à souligner que le recours aux auditions directes des ministres, malgré l’existence d’autres cadres comme le Conseil des ministres, est vu comme une nouvelle méthode de porter un regard plus clair sur l’état d’avancement des différents chantiers lancés dans le cadre du précèdent programme quinquennal. Chaque année, plus de quatorze ministres remettent au Président Abdelaziz Bouteflika des rapports sur leurs secteurs dans le cadre des auditions du ramadhan initiées par le chef de l’Etat depuis le ramadhan de l’année 2006. A l’issue de cette «nouvelle méthode de contrôle», aucun ministre n’a été relevé de ses fonctions, sachant que les communiqués rendus publics par la Présidence contiennent des bilans déjà connus et parfois des généralités. D’autre part, les directives du président de la République, comparées à celles données dans le cadre des auditions tenues l’année dernière, ne sont pas très différentes.

On se demande à quoi sert une audition si elle ne corrige pas les failles précédentes ? Ou bien le ministre n’est pas le seul responsable de la «mauvaise gestion», donc il n’a pas à en payer le prix.

Par Nacera Chennafi