On ne finira pas d’avoir des surprises sur les résultats du dernier scrutin.
Bouteflika en train de voter, le 10 mai dernier, à Alger.
L’analyse sereine des résultats « définitifs » rendus publics, mardi soir, par le Conseil constitutionnel donne froid dans le dos : c’est avec 1 324 363 voix, qui représentent à peu près 14% des suffrages exprimés et 5% du corps électoral, que le FLN a obtenu pratiquement la majorité des sièges au parlement.
Pis, le parti arrivé en tête a enregistré des suffrages largement inférieurs à ceux des bulletins nuls (1 704 047, selon le Conseil constitutionnel). C’est cela la réalité du vote 10 mai en Algérie. C’est cela la réalité du « poids d’une FLN ».
On a tous pourtant entendu sur « le retour du FLN », et sur le succès éclatant du « courant nationaliste ». On a même entendu le président de l’assemblée nationale sortante, M. Ziari qui, décidément, n’en rate pas une, s’exclamer : « La victoire du Front de libération nationale aux élections législatives du 10 mai en Algérie a été obtenue grâce aux présidents Abdelaziz Bouteflika qui, dans son discours à Sétif, a appelé à voter clairement en faveur du courant nationaliste ». Voire !!!
5 % du corps électoral : c’est cela la réalité du « poids du courant nationaliste », un demi-siècle après l’indépendance ! « Les élections ont renforcé l’attachement du peuple algérien aux valeurs de paix et de stabilité », s’est félicité le ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia.
Quelle stabilité, Monsieur le ministre, quand on gouverne un peuple dont 95 % des voix vous échappent ? Plus que jamais, et en dépit des satisfecits occidentaux, le pouvoir algérien est isolé de sa population, et l’instabilité n’a jamais été aussi menaçante.
L.M.