Avec le sacre de Abderezzak Mokri qui succède ainsi à Soltani,L’option radicale consacrée au MSP

Avec le sacre de Abderezzak Mokri qui succède ainsi à Soltani,L’option radicale consacrée au MSP

Avec le sacre de Abderezzak Mokri, l’exdéputé de M’sila, qui succède, ainsi, à Aboudjerra Soltani, c’est la ligne oppositionniste et radicale qui sort vainqueur à l’issue du congrès, le 5e de rang, du MSP, qui s’est achevé tard dans la nuit d’avant-hier.

Un sacre arraché avec panache avec pas moins de 177 membres du nouveau Conseil consultatif du mouvement qui lui ont accordé leurs faveurs, contre seulement 65 de ses pairs pour son adversaire, l’ex-président de l’instance consultative sortante, Abderrahmane Saïdi. Ce qui confirme, on ne peut plus clairement, la volonté de la base du mouvement de faire table rase d’avec l’option entriste et participationniste qui a de tout temps collé au MSP telle une seconde nature. Ce changement de cap qui a commencé, pour rappel, au tout début de l’année 2011, sous l’instigation justement du courant à l’intérieur du parti mené par Mokri, par le retrait de l’alliance présidentielle puis du gouvernement, a donc été consacré comme feuille de route pour les cinq prochaines années. Et il ne faut pas croire que ce fut une partie de plaisir tant les débats ont été âpres tout au long de ce congrès tant il s’agissait de se remettre en cause et d’étudier plus profondément les avantages et les inconvénients de chaque option. Ceci, même si au bout, il a été relevé que le mouvement a eu à perdre, beaucoup à perdre en ayant été dans la périphérie du pouvoir, comme ont eu à le défendre les partisans de l’aile radicale. Et s’ils ont perdu leur bataille, les partisans de Saïdi comptent attendre leurs adversaires au tournant, celui du bienfondé de l’option radicale qu’ils ont, désormais, imprimée au mouvement. Une option que ses porteurs escomptent exploiter à fond à l’occasion de la prochaine présidentielle à laquelle le mouvement prendra part avec son propre candidat qui ne serait autre que Bouguerra Soltani, devenu comme par enchantement simple membre du Conseil consultatif. Le concerné ne cache même pas cette ambition de jouer ce rôle et d’incarner l’alternative au système en tentant d’être le porte-étendard de la famille islamiste, lui qui affirmait lundi dernier lors d’une conférence de presse, «avoir encore un rôle politique à jouer et qu’il était prêt à enfiler à tout instant son uniforme». Ce qui constitue un message à l’endroit du pouvoir quant à l’obligation, cette fois-ci, d’avoir la caution islamiste pour son candidat du consensus, le mouvement ayant joué à merveille ce rôle à trois reprises, 1999, 2004 et 2009 quand il a apporté son soutien au candidat Abdelaziz Bouteflika. A noter que le nouveau patron du MSP aura comme vice-présidents, l’ancien ministre du Commerce Hachemi Djaaboub et l’actuel chef du groupe parlementaire de l’AAV (Alliance de l’Algérie Verte), Naamane Laouer). Quant au Conseil consultatif du mouvement dont 10 membres ont été choisis par le président et ses adjoints parmi les compétences du parti, il sera présidé par Boubakeur Gueddouda, succédant, ainsi, à Saïdi qui n’aura sauvegardé que son titre de membre de l’instance consultative du mouvement.

M. K.