L’Alliance présidentielle a perdu le sourire
Le personnel «politique» qui gravite autour du noyau dur du système se voit confier une mission et une feuille de route.
Créée un certain 16 février 2004 avec essentiellement pour mission la mise en oeuvre du programme du président de la République, l’Alliance présidentielle, constituée par le FLN, le RND et le MSP, se désintègre.
La nomination de Sellal, qui n’appartient à aucune chapelle politique, à la tête du gouvernement, a été interprétée comme le début de la fin de cette Alliance. Avec le divorce du MSP fin 2012, et le départ de M.Ouyahia de la tête du RND, c’est l’arrêt de mort de ce conglomérat politique, qui vient d’être signé.
Au fil des années, il faut dire que l’Alliance s’est transformée en appareil bloquant et verrouillant. Il aura fallu l’éviction de Ouyahia, l’élargissement du gouvernement à plusieurs partis politiques et le limogeage de Belkhadem de son poste de représentant du chef de l’Etat pour que le Président se retrouve face à une autre donne politique. La faible présence des ministres du FLN et du RND dans le nouveau gouvernement sonne comme un désaveu à cette Alliance, pourtant exclusivement consacrée au soutien du programme du Président. Beaucoup d’encre a coulé sur cette Alliance qui s’avère une mauvaise expérience politique.
L’Alliance n’a jamais pu constituer un véritable socle pour le pouvoir, ni créer des mécanismes de fonctionnement collégial, ni élargir horizontalement et verticalement sa «philosophie», ni même bâtir des structures populaires.
Un faire-valoir politique que Soltani dénonçait tardivement en réclamant la mise en place d’un partenariat politique.
Même si Ouyahia et Belkhadem ont tenté de se consacrer à leurs partis gangrenés par des contestations organiques internes et des velléités de scission, il semble qu’ils ont perdu la partie.
Oubliée, l’Alliance ne pourra plus user de sa majorité absolue dans les institutions, comme l’APN, pour contrecarrer tout projet de loi que présentera Sellal. Mais, aujourd’hui, peut-on parler au passé de ce que fut une l’Alliance présidentielle!? Le pouvoir s’en est-il recomposé, pour signifier la fin de mission à ceux qui on accompagné le système depuis quelques années?
Le personnel «politique» qui gravite autour du noyau dur du système se voit confier une mission et une feuille de route.
Elle prend des formes et des contours multiples avec une seule constante: l’assurance de non-remise en cause du système. Ce qui fait dire à des observateurs que le pouvoir se permet une «opposition» à son image. Cet «équilibre» de luxe n’est rendu possible que par la rente pétrolière. On voit bien que les milliards de dollars de réserves sont «dédiés» au seul «chantier» qui vaille la peine pour le pouvoir: à savoir le maintien du système. La promotion de «nouveaux» acteurs donne à lire la nouvelle configuration du pouvoir «du jour»! Son dosage est minutieusement maîtrisé. Le FFS n’est pas en reste! Il n’a vraisemblablement pas réussi à résister à l’opération de «séduction» du pouvoir en place! Il est «promu» au rôle de celui qui est censé donner du vernis et une «image». Le parti du futur ex-président Aït Ahmed a jusqu’à présent, bien joué sa partition: sans fausse note!
Certaines personnalités promues, à l’image de Mohand Amokrane Chérifi et l’ex-ministre de la Santé et actuel maire de Khroub, le professeur Aberkane, sont les «têtes de pont» de cet arrimage aux «premiers cercles». Le «capital» démocratique engrangé par la base militante semble encore «ralentir» cette normalisation. Mais pour combien de temps? Les mois à venir nous donneront sans doute plus d’éléments de compréhension.