« La Traviata », le célèbre opéra de Verdi a servi de prétexte musical à un spectacle italien de danse chorégraphique qui a clos mercredi en grâce, à Alger, le Festival culturel européen.
Le spectacle, qui porte la signature de Monica Casadei, une chorégraphe italienne éclectique, est une traduction dans le langage de la danse les plus célèbres mélodrames du compositeur italien Giuseppe Fortunino Francesco Verdi.
« La Traviata » a été exécuté par sept danseurs, deux hommes et cinq femmes, avec pour personnage central Violetta Valéry, la courtisane dont s’est épris Alfredo Germont et qui le lui rend bien, n’est-ce l’intervention du père du soupirant qui a mis fin à cette passion naissante pour sauver la réputation de la famille.
L’héroïne se dévoue et se sacrifie par amour : elle abandonne son amant au prix d’un déchirement, d’un saignement du cœur symbolisé par le rouge des robes des danseuses.
En blanc, Violetta reflète l’espérance et la quête de pureté. Elle est souvent poursuivie par le reste des valseurs qui, de noir vêtu, se livrent à une persécution traduite par des expressions chorégraphiques puissantes, souples, virevoltantes, rythmiques.
Les ondulations corporelles et autres performances acrobatiques sont autant de « discours » sans doute beaucoup plus éloquents que ne peuvent l’être des mots énoncés.
Entre autres « prestations silencieuses » mais non moins chargées de dires, lorsque Violetta est quasi « anonyme », la danseuse ne faisant pas face au public, se contentant de s’exprimer par des articulations en mouvements du dos et de la tête.
Des ombres de silhouettes avançant à pas lents alors que les traits du visage expriment toute la confusion des sentiments qui agite les âmes tourmentées des passionnés, composent une des séquences de ce spectacle.
Diplômée en philosophie à l’université de Bologne, Monica Casadei a affiné sa formation entre sa terre natale, l’Angleterre, la France et l’Orient et après une carrière de gymnaste rythmique, elle s’est consacrée à l’étude de la danse classique et moderne.
En 1994, elle fonde la compagnie « Artemis Danza » qui a à son actif pas moins de 30 spectacles. Dès 2005, cette troupe prend une autre dimension avec le projet « Artemis rencontre d’autres cultures », qui l’a conduit à des représentations artistiques à travers le monde.
Avec « La Traviata », l’Italie a gagné le pari d’offrir un programme captivant, prés de deux heures durant, pour couronner en beauté cette manifestation qui en est à sa quatorzième édition et qui a vu défiler des artistes représentant seize pays de l’espace européen commun.
Une « chance » que n’a pas manqué de noter, en ouverture du spectacle l’ambassadeur d’Italie à Alger, Michèle Giacomelli tandis que l’ambassadeur et chef de la délégation de l’Union européenne (UE) Marek Skolil s’est dit « très heureux » du succès de cette édition.
Tout en notant l’intérêt que le public algérois a affiché pour ce festival, il a émis, en outre, le souhait que se poursuive cette « tradition » dont il a salué le retour avec « bonheur ».