Plusieurs concessionnaires automobiles ne considèrent pas comme une menace le retour éventuel du crédit automobile pour les véhicules montés en Algérie.
La sortie de la première Renault Symbol, prévue en novembre prochain, ne les inquiète pas outre mesure, même si ce véhicule, de segment B, a poussé certains à se lancer dans les plus brefs délais dans des projets de montage de véhicules. Il s’agit notamment de Cima Motors, GBR Auto, distributeur du chinois Geely en Algérie.
Le Groupe Sovac considère que le retour du crédit automobile pour les produits fabriqués localement « n’est pas du tout une menace car les moteurs des véhicules du groupe sont tous allemands et les pièces de rechange sont d’origine », souligne la chargée de communication, Rosa Mansouri. Toutefois, le constructeur Volkswagen s’est lancé dans la course pour installer une usine de montage en Algérie et les négociations sont à un stade très avancé, mais pour l’instant, rien n’a filtré. Idem pour Citroën. « Le retour du crédit automobile n’est pas une menace car notre gamme est variée », a signalé la responsable marketing et communication, Meriem Bouzeboudjen.
Chez Kia Motors, on reste serein. « Grâce à la notoriété dont jouit la marque coréenne en Algérie, le crédit n’est pas une menace d’autant que nous produisons les mêmes véhicules avec la même qualité de matériaux pour tous les marchés à travers le monde », tempère la coordinatrice marketing et communication chez Kia, Mounira Bekhaled. Chez Diamal, Hocine Amor, directeur commercial de Chevrolet, considère que le crédit concernera un modèle automobile de segment B alors que le marché automobile en Algérie est divisé en plusieurs segments. Néanmoins, il signale que Diamal est concerné par un partenariat notamment sur les équipements des camions Isuzu.
Pour ce responsable, « il n’est pas exclu de faire le montage partiel de véhicules en Algérie mais pour le moment, c’est prématuré d’en parler ». A contre-courant des autres concessionnaires, Cima Motors préfère prendre les devants face à la menace française, même s’il affirme ne rien craindre. « Des usines seront réalisées par le groupe en Algérie l’année prochaine avec des partenaires chinois », affirme son directeur général adjoint, Bilel Tahkout.
Des projets d’usines de montage en prévision
« Il s’agit du montage de véhicules particuliers et utilitaires », ajoute-t-il. Le dossier a été d’ailleurs déposé auprès du ministère de l’Industrie et de l’Agence nationale du développement de l’investissement (Andi). Bilel Tahkout se dit optimiste puisque que « le dossier a été accepté ».
« Nous avons tout préparé et nous aurons l’accord de principe prochainement », s’est-il réjoui. Le Groupe Cima Motors intervient aussi sur la gamme de la petite citadine, avec le véhicule le moins cher en Algérie (48 millions de centimes). Cependant, chez GBR Auto, on n’a pas souhaité s’exprimer sur l’éventuel retour du crédit automobile.
Concernant son projet CKD (usine de montage) déjà annoncé par le passé, le groupe a reconfirmé son intention d’installer cette usine dont « le démarrage est prévu d’ici à la fin 2015 ou 2016 ». GBR Auto et Geely Algérie, un partenariat entre les groupes égyptien Ghabour et algérien Rahmouni, comptent lancer ce projet d’investissement avec le même partenaire algérien. Cependant, le dossier d’investissement n’a pas encore été déposé auprès de l’Andi, selon des sources du groupe, mais GBR Auto forme déjà son personnel, notamment les ingénieurs, en prévision du lancement de ce projet.
Fella Midjek