Avec la reprise de combats meurtriers: Les sites pétroliers menacés

Avec la reprise de combats meurtriers: Les sites pétroliers menacés

Le patron de la compagnie nationale de pétrole (NOC), Mustafa Sanallah, a mis en garde il y a quelques jours contre «un désastre national».

Des combats étaient en cours hier, pour chasser des milices armées rivales des sites pétroliers dans le nord-est de la Libye, ont rapporté des médias. Ces milices avaient attaqué jeudi les terminaux de Ras Lanouf et Al-Sedra au coeur du «Croissant pétrolier» de la Libye, à environ 650 km à l’est de Tripoli, déjà endommagés par des violences similaires en 2016 et 2017.

Le patron de la compagnie nationale de pétrole (NOC), Mustafa Sanallah, a mis en garde il y a quelques jours contre «un désastre national» si l’arrêt des exportations, en vigueur depuis cette attaque, se poursuit. «Nous avons lancé une grande offensive avec le soutien de l’armée de l’air pour chasser les milices de (Ibrahim) Jadhran et ses alliés», a déclaré le général Ahmed al-Mesmari porte-parole de l’armée nationale libyenne (ANL), cité par des agences. Ibrahim Jadhran, qui commandait par le passé les Gardes des installations pétrolières (GIP) chargés de la sécurité du Croissant pétrolier, avait réussi à bloquer les exportations de pétrole depuis cette région durant deux ans avant d’en être chassé par l’ANL en septembre 2016. Jeudi, il avait indiqué sur une vidéo avoir formé «une alliance» pour reprendre le contrôle des sites pétroliers.

Le Croissant-Rouge d’Ajdabiya (150 km à l’est de Ras Lanouf) a indiqué avoir reçu vendredi 28 corps, sans préciser à quel camp appartenaient les victimes. La «cellule d’opération des forces aériennes» de l’ANL a appelé dimanche les habitants de la zone du Croissant pétrolier à rester à l’écart «des zones de rassemblement de l’ennemi, de stockage de ses munitions et de ses véhicules armés». «Les (avions) de combats mènent des raids contre les positions et les rassemblements des terroristes dans la zone d’opérations militaires qui s’étend de Ras Lanouf aux abords de la ville de Syrte», a-t-elle indiqué sur sa page Facebook. De son côté, la Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC) a mis en garde samedi contre une «catastrophe environnementale» à cause d’un incendie provoqué par les combats dans le terminal de Ras Lanouf où un réservoir a été touché. La NOC qui avait annoncé jeudi l’arrêt des exportations depuis Ras Lanouf et Al-Sedra en raison ds violences, a appelé au «retrait immédiat et inconditionnel des milices d’Ibrahim Jadhran», selon un communiqué sur son site internet.

Le patron de la NOC Mustafa Sanallah a averti vendredi que la production pourrait chuter de 400.000 barils/jour (b/j).

La Libye qui dépend essentiellement de la manne pétrolière, produisait 1,6 million de b/j avant la chute de l’ancien régime en 2011.

La production de brut avait ensuite été divisée par cinq, avant de reprendre et de dépasser un million de b/j fin 2017.