Officiellement, rien n’affirme encore que ces nouveaux partis islamistes auront l’agrément bientôt pour participer aux prochaines élections législatives attendues pour le mois de mars 2012.
L’annonce de la création du nouveau parti islamiste de Djamel Abdesselam, ex-secrétaire général du mouvement El Islah vient s’ajouter à la nouvelle carte des partis islamistes en Algérie composée notamment de la formation de Abdellah Djaballah appelé «le parti pour le développement et la justice» précédée par celui de l’ancien ministre de l’Industrie et ex-numéro 2 du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abdelmadjid Menasra, dont le parti nommé «El Taghyir» et active déjà au niveau de l’Assemblée populaire nationale.
Il y a quelques jours, le mouvement El-Islah qui a participé aux consultations menées par l’Instance de Bensalah, à Alger, à une réunion préparatoire aux prochaines échéances. La réunion a regroupé les présidents des bureaux de wilayas du centre. Cependant, ce parti dirigé par Hamlaoui Akouchi est en train de vivre sa deuxième crise interne après celle qui a vu le départ de Djaballah ; il est assommé par la création d’un nouveau parti par son ex-SG. Ainsi, la proclamation de la création d’un nouveau parti islamiste de l’ex-SG d’El Islah est la troisième après celle faite par l’ancien ministre de l’Industrie et ex-numéro 2 du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abdelmadjid Menasra, et l’ancien leader d’El Islah et El Nahdha, cheikh Abdellah Djaballah. Face à ce retour confus des islamistes, leurs partis déjà en activité «légale» se sentent menacés et essayent de se réorganiser.
Dans ce cadre, la direction du MSP s’est vue contrainte de rester au niveau de l’Alliance présidentielle pour ne pas disparaître. Pour sa part, En Nahdha essaye de préserver sa petite place sur la scène politique nationale en médiatisant ses positions relatives à plusieurs sujets d’actualité dont la dernière tripartite. Pour rappel, la direction de ce parti avait entamé une tentative de rapprochement avec son ancien leader, en l’occurrence Abdellah Djaballah sans aboutissement.

En outre, les ex-membres du FIS dissous veulent revenir sur la scène politique même si l’article 4 du projet de loi portant sur les partis politiques interdit le retour de ces derniers. Il est à souligner que cette tentative des islamistes de revenir sur la scène politique connaît une accélération avec l’annonce des réformes politiques, notamment la révision du texte fondamental de la République. Pourtant, Abdallah Djaballah avait rejeté l’invitation de l’Instance Bensalah chargée des consultations sur ces réformes mais avait accepté celle du ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia. Officiellement, rien n’affirme encore que ces nouveaux partis islamistes auront l’agrément bientôt pour participer aux prochaines élections législatives attendues pour le mois de mars 2012. Donc, ce rendez-vous électoral s’approche et les islamistes se divisent de jour en jour.
Dans ce cadre, le nouveau projet portant sur les partis politiques, validé le 13 septembre dernier en Conseil des ministres, réaffirme que l’absence de réponse de l’administration «au-delà des délais équivaudrait à un agrément». «De même, tout refus des pouvoirs publics à une étape ou une autre de la constitution d’un parti, ouvre droit à un recours devant le Conseil d’État, dont la décision sera définitive».
Le projet de loi organique en question est depuis le 3 octobre dernier sur le bureau de la Chambre basse du Parlement.
Par Nacera Chenafi