La réforme qu’a connue le système éducatif depuis plus de dix ans n’a pas abouti aux résultats attendus du moins sur le plan qualitatif. Ce constat a été établi aujourd’hui par les spécialistes du secteur, invités à la rencontre organisée par le secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre chargé de la Prospective et des Statistiques Bachir Messaitfa. Lequel a indiqué que l’objectif visé par l’Algérie est d’atteindre la première place dans le secteur de l’éducation dans la région Mena d’ici 2030.
Toutefois, le constat sur le terrain rend la tâche très difficile pour atteindre ce but, la preuve en est les chiffres avancés par la sous-directrice chargée de système national d’enseignement au niveau de l’SEPS. Cette dernière a mentionné que le nombre des étudiants intéressés par les filières scientifiques est en chute depuis plus de dix ans. En effet, le nombre des diplômés dans les filières sciences exactes et technologies est passé de 26 075 en 2010 à 14 639 en 2011 représentant uniquement 5,9% de l’ensemble des diplômes contre 45% pour la filière des sciences humaines.
Dans ces conditions, il sera difficile de contribuer à la croissance dans le domaine technologique, économique, notamment l’industrie. Au moment où le pays aspire à devenir une référence régionale dans le secteur industriel en adoptant une stratégie a long terme.
La prédominance des sciences humaines au détriment des sciences exactes est liée principalement à la détérioration du système pédagogique et les moyens mis à la disposition de l’établissement ont expliqués les participants.

Il faut souligner les 852 milliards de dinars octroyé au secteur de l’éducation sur le budget de l’Etat pour 2012, sont dépensés en priorité dans les infrastructures et le fonctionnement, laissant en marge la qualité de la formation des élèves et des formateurs.
Pour rappel, le secteur de l’éducation compte 8 millions d’élèves, soit de 22,5 % de la population 400 000 enseignants soit 16,3%. Dès lors, le renversement de la vapeur est plus qu’impératif.Cela en mettant en corrélation la formation et le marché du travail. Un moyen de réduire le taux de chômage qui était en 2011 de l’ordre de 16,1% chez les diplômés de l’enseignement supérieur et de 12,4% pour la formation professionnelle
Khelifa Litamine