Avec 75 milliards de dollars dans le fonds de régulation,L’Algérie dispose d’une couverture pendant trois ans

Avec 75 milliards de dollars dans le fonds de régulation,L’Algérie dispose d’une couverture pendant trois ans
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La sécurité financière du pays est garantie pendant trois ans au moins, les 75 milliards de dollars dont dispose le Fonds de régulation des recettes (FRR) pouvant couvrir d’éventuels déficits budgétaires.

«Il n’y a pas d’opacité dans la gestion du Fonds de régulation des recettes.» C’est ce que le directeur des prévisions et politiques au ministère des Finances, Sidi Mhamed Ferhane, a affirmé hier sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, dont il était l’invité de la rédaction. Selon ce responsable, il est possible de suivre le cheminement depuis 2000 et jusqu’en 2010 de ce fonds qui est placé au niveau du ministère des Finances et absorbe la différence entre les recettes de la fiscalité pétrolière réelle et celles fixées dans le budget, à 37 dollars le baril. En ce sens, M. Ferhane a indiqué que l’encours du FRR devrait atteindre entre 5 000 et 5 500 milliards de dinars (l’équivalent de 75 milliards de dollars), à la fin de l’année. Ce qui signifie, relève-t-il, se basant sur des évaluations faites au ministère des Finances, la possibilité de couvrir d’éventuels déficits budgétaires pendant au moins deux ans et demi à trois ans. Et d’autant, estime le directeur des prévisions, que la crise économique et financière internationale «ne peut pas durer longtemps ». «Ce n’est bon pour personne. Ni pour les pays émergents ni pour les pays développés », dira l’invité de la radio. Et dans la mesure où la loi de finances pour 2012, signée hier par le président de la République, table sur un prix «raisonnable» du pétrole de 90 dollars en 2012. Et cela même si cette même loi a prévu un déficit budgétaire de l’ordre de 25% de la richesse nationale. Le directeur des prévisions s’est montré également rassurant sur la solidité de la position financière externe, arguant d’un niveau des réserves de change officielles estimé, à la fin 2011, à 188,8 milliards de dollars. Un montant à même de couvrir pendant quatre ans les importations de biens et services. Et d’autant que ces importations devraient atteindre 45 à 46 milliards de dollars à la fin 2011, selon Sidi Mhamed Ferhane qui explique cette envolée, spécifique selon lui pour l’année en cours, par l’amélioration des revenus (augmentations des salaires et rappels).

L’amélioration des revenus booste les importations

«La demande interne s’est orientée vers l’importation», notamment de céréales et de véhicules, constate ce responsable, acquis, semble-t-il, à l’idée que plus les Algériens sont mieux payés, plus ils consomment. Dans ce contexte, l’on relève que les rémunérations ont occasionné une hausse de 10% des dépenses de fonctionnement, fixée dans la loi de finances pour 2012 à 4 608,3 milliards de dinars dont 2 850 milliards de dinars pour les salaires du personnel et plus de 1 300 milliards de dinars pour les transferts sociaux. Et cela même si les dépenses d’équipement (2 820,4 milliards) enregistrent une baisse de 29%, occasionnant une baisse de 10% des dépenses globales, prévues à 7 428, 7 milliards de dinars, soit plus de 100 milliards de dollars. Sans omettre les 200 milliards de dinars que la loi de finances pour 2012 consacre pour les subventions des produits alimentaires de base. Néanmoins, cette loi prévoit des recettes de l’ordre de 3 455,6 milliards de dinars, soit un déficit budgétaire de 25,4% du produit intérieur brut. L’occasion pour le représentant du ministère des Finances d’affirmer que les pouvoirs publics sont «conscients» du challenge de booster l’économie hors hydrocarbures. Et de mettre en exergue les différentes mesures de soutien aux PME et micro-entreprises contenues dans cette loi, les différentes stratégies sectorielles de relance…

LG Algérie

C. B.

PERCEPTION DU CLIMAT D’AFFAIRES EN ALGÉRIE

La Banque mondiale devrait consulter l’administration d’abord

La Banque mondiale devrait consulter l’administration d’abord, avant d’élaborer son classement de l’Algérie par rapport au climat d’affaires. Selon le directeur des prévisions et des politiques au ministère des Finances, la partie algérienne a «tout le temps demandé aux experts de la Banque mondiale de ne pas s’adresser uniquement aux consultants privés». Certes, la Banque mondiale est libre de «venir discuter avec les consultants privés», assure Sidi Mhamed Ferhane. Néanmoins, cette institution devrait plutôt «consulter l’administration pour éclaircir certaines choses», dira ce responsable, évoquant «un problème de communication». Et d’autant, relevait-il auparavant, que les classements internationaux méconnaissent le fait que «l’Algérie a la plus basse pression fiscale au niveau du Bassin méditerranéen, par rapport à la France, l’Italie et autres pays limitrophes».

C. B.

Loi de finances 2012

– Prix de référence fiscale : 37 dollars le baril de pétrole.

– Prix du marché : 90 dollars le baril.

– Taux de change : 74 dinars pour un dollar.

– Croissance économique : 4,7% du PIB.

– Inflation : 4%

– Dépenses globales : 7 428 milliards de dinars (dont 4 608,3 milliards de dinars de dépenses de fonctionnement et 2 820,4 milliards de dépenses d’équipement).

– Recettes : 3 455,65 milliards de dinars (dont 1 561,58 milliards de dinars de fiscalité pétrolière et 1 894,05 milliards de dinars de fiscalité ordinaire).

– Déficit budgétaire : 25,4% du PIB.

Quelques dispositions fiscales

et socioéconomiques

– Suppression de la taxe sur le blé dur importé.

– Baisse du taux d’impôt forfaitaire unique (IFU) de 12% à 5% (pour la boulangerie).

– Exemption des laits infantiles médicaux spéciaux de la TVA et réduction des droits de douanes de 30 à 5%.

– Augmentation de 2 à 3% de la quote-part du produit de la fiscalité pétrolière pour alimenter le Fonds national des réserves des retraites (FNRR).

– Exonération de la TAP (taxe sur l’activité professionnelle) pour les promoteurs d’activité ou projets éligibles à l’aide du Fonds national de soutien aux micro-crédits.

– Interdiction de l’importation des vêtements usagés (friperie).

– Incessibilité, pendant cinq ans, des logements sociaux participatifs (LSP).