Avant-projet sur la loi sanitaire,Les syndicats dénoncent le texte

Avant-projet sur la loi sanitaire,Les syndicats dénoncent le texte

Le Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp), au même titre que les syndicats ayant participé à la conférence nationale sur la politique de santé et de la reforme hospitalière qui prendra fin aujourd’hui, ont dénoncé unanimement leur «exclusion» et «la précipitation» dans l’élaboration de l’avant-projet de loi sur la politique sanitaire qui s’étalera sur une vingtaine d’années.

A ce sujet, le président du Snpsp, Ilyès Merabet, tout en affirmant «l’attachement du Snpsp» à cette question qui «fait partie de nos principales revendications depuis des années», a pointé du doigt la méthode de réflexion de ces assises nationales sur la loi sanitaire, qualifiant cette dernière de «dirigée» et d’«insuffisante pour ramener la réflexion au niveau escompté». Aussi, il affichera «les réserves» de son organisation «par rapport à ce qui est proposé dans cette démarche».



Car selon lui, cet avant-projet de loi a été fait dans la précipitation, sans une réflexion approfondie sur les carences existant dans le système de santé en vigueur, estimant qu’il aurait fallu donner plus de consistance à cette démarche.

Aussi, il dira : «On veut qu’on travaille, qu’on produise des propositions sur des axes qu’ils ont arrêtés pour nous dans des comités qu’ils ont eux-mêmes installés pour nous. On ne peut pas décider au bout de deux ou trois journées une politique qui va s’étaler sur vingt ans».

A cet effet, le Snpsp affiche ses «craintes d’assister, à travers la tournure que prend cette conférence nationale sur la santé, à l’enterrement de toutes les tentatives de redressement du système de politique de santé», affirmant que «tous les Algériens sans exception ont en marre du système de santé actuel, qui, pour accéder à un quelconque soin hospitalier doivent passer par des interventions».

Et de souligner dans ce contexte que «le mal est profond, il y a des profits qui sont soutirés dans le fonctionnement anarchique de ce système. Les dysfonctionnements du système actuel sont nombreux et à tous les niveaux, ce n’est pas dans la précipitation qu’on les réglera».

Ould Abbès s’engage à mettre en œuvre un programme de santé pour le Sud

Un programme de santé pour les régions du Sud sera bientôt établi, a annoncé avant-hier à Alger Djamel Ould Abbès, ministre de la Santé, lors de son allocution d’ouverture des travaux de la conférence nationale sur la santé à laquelle ont pris part quelque 1 200 participants représentant les différents acteurs du secteur de la santé.

En effet, le ministre indiquera qu’en vue de la situation géostratégique des régions du Sud faisant «l’objet de convoitises», et que pour «contribuer à la sécurité et à la stabilité» de ces régions, il s’engage à «mettre en œuvre un véritable programme santé Sud».

Un programme pour lequel il invitera les parties concernées à faire part de leurs «suggestions» pour la concrétisation de ce programme qui viendra «garantir l’accès aux soins à tous les citoyens de ces régions très éloignées les unes des autres».

Ce qui, dira-t-il, est «un principe indiscutable de justice et d’équité». En outre, de cette conférence nationale sur la politique de santé naîtra un nouveau plan de santé s’étalant sur la période 2011-2030 qui sera mis en œuvre après être passé par les procédures légales en vigueur.

Ainsi, l’objectif du futur plan de santé consiste essentiellement, expliquera Ould Abbès, à remédier aux «disparités» de l’accès aux soins et aux «faibles réponses apportées à des besoins de santé de plus en plus spécifiques, en raison de l’adaptation trop lente et insuffisante du système de santé à l’évolution démographique, épidémiologique, socio-culturelle, socio-économique et environnementale de notre société».

C’est d’ailleurs une occasion pour le ministre d’afficher «l’insatisfaction aussi bien des pouvoirs publics relativement aux efforts d’investissements consentis et des professionnels de santé quant à leur conditions d’exercice, que des malades relativement à leur prise en charge».

C’est ainsi que procédant à une évaluation de son secteur, le ministre de la Santé soulignera son «mécontentement» par rapport aux nombreuses insuffisances relevées, notamment les conditions d’accueil des malades, de travail, le manque d’organisation dans la chaîne de traitement, le manque d’hygiène, les pénuries enregistrées pour certains médicaments et le transfert des malades du secteur public au privé, déplorant à ce sujet la concentration de ce dernier secteur dans les grandes agglomérations.