La nécessité de procéder à une distribution légale de la publicité institutionnelle
Les interventions ont porté essentiellement sur les articles de loi régissant la presse écrite et l’audiovisuel.
Professionnels de la communication, universitaires et étudiants se sont invités, jeudi dernier, au débat sur l’avant-projet de loi organique sur l’information. Cela lors d’une conférence-débat animée à la salle de conférences de l’Ecole nationale supérieure de journalisme et des sciences de l’information, sise à Ben Aknoun, Alger.
Le débat a porté notamment sur les articles de loi régissant la presse écrite et l’audiovisuel. Sans réserve aucune, les intervenants n’ont pas omis de souligner le retard que connaît la corporation comparativement aux autres pays arabes. Sur l’audiovisuel, Ahmed Bedjaoui a axé son intervention sur les grandes avancées qu’a connues l’Algérie au début des années 1970 avant de connaître une période de stagnation depuis cette période.
Pour le conférencier, l’Algérie était parmi les premiers pays qui avaient envisagé en 1984 la création d’une autre chaîne de télévision indépendante. Le projet était avorté pour des raisons beaucoup plus politiques que techniques, selon M.Bedjaoui. «On a beau essayé d’expliquer à cette époque que la gestion d’une télévision est une profession et non pas un poste politique. Hélas! C’était des explications en vain», a-t-il dit. Il trouve injustifiées les craintes des pouvoirs publics quant à l’ouverture du champ audiovisuel. Il explique que l’audiovisuel en Algérie est ouvert vu le grand nombre de chaînes satellitaires, environ 450 chaînes arabes que captent les Algériens.
M.Aïssaoui a expliqué de son côté, que la nouvelle loi a traité d’une façon superficielle le chapitre relatif à l’audiovisuel. «L’avant-projet de loi en débat a été écrit, à mon avis, dans la précipitation», a-t-il relevé. Quant au chapitre relatif à la presse écrite, c’est Ali Djeri du quotidien El Khabar et Abdelwahab Djakoune, directeur de La Nouvelle République, qui étaient les invités du débat. Le premier n’a pas été tendre avec les autorités qui ont élaboré cette loi.
D’emblée, il estime que cette loi aura pour but d’organiser la corporation, sans plus. Il l’a qualifiée de régression et non pas d’«avancée», comme l’avait annoncé le ministre de la Communication, Nacer Mehal. Pour M.Djeri, les articles intégrés dans cette nouvelle loi n’apportent, sur le plan pratique, aucune nouveauté aux professionnels. C’est ainsi qu’il critique l’article qui consacre le droit à l’accès à l’information aux journalistes. M.Djeri estime qu’un tel article ne change en rien la situation tant il n’oblige en aucun cas les parties concernées de communiquer et donner des informations aux journalistes. Quant aux amendements proposés par la commission de la culture, de l’information et du tourisme de l’APN, ils ne sont que de simples ajustements, estime le confrère d’El Khabar.
De son côté, M.Djakoune fait endosser la responsabilité de la détérioration des conditions socioprofessionnelles de la corporation aux acteurs concernés en premier lieu. Il reconnaît que ni les éditeurs et encore moins les journalistes ne se sont organisés pour défendre cette noble profession.
Les interventions de Ahcen Djabellah Belkacem, modérateur de la conférence, ont porté sur «les problèmes et les problématiques» que connaît la corporation. Les intervenants ont également abordé la nécessité de procéder à une distribution légale de la publicité institutionnelle.