Avant-projet de loi sur la recherche scientifique,Cap sur le développement technologique

Avant-projet de loi sur la recherche scientifique,Cap sur le développement technologique

L’avant-projet de la troisième loi sur la recherche scientifique et le développement technologique 2014-2018 a été présenté hier aux différents départements ministériels. Cette loi, qui sera effective à partir de l’année prochaine, mettra le cap sur le développement technologique.

Selon le directeur de la Direction générale de la recherche scientifique et de développement technologique (RSDT), «ce n’est qu’en 2020 que l’Algérie sera un pays émergent dans le domaine de la recherche scientifique».



«Le développement technologique dans les secteurs socioéconomiques est notre faiblesse aujourd’hui», reconnaît M. Aourag, directeur de la RSDT. La création de mécanismes d’incitation à l’innovation au sein de l’entreprise se fera désormais par le biais d’une loi. L’avant-projet de la troisième loi sur la recherche scientifique qui est axé sur le développement technologique dans les secteurs socioéconomiques sera finalisé fin juillet prochain pour être présenté aux deux Chambres du Parlement, a indiqué, hier, le directeur de la recherche scientifique qui présentait cet avant-projet de loi aux représentants des différents départements ministériels. A ces derniers, M. Aourag accorde un délai d’un mois pour apporter les amendements nécessaires. Le directeur de la recherche scientifique a expliqué qu’il sera créé, à travers cette loi qui sera effective à partir de l’année prochaine, une plateforme commune entre les chercheurs universitaires et les experts du secteur socioéconomique. «C’est nous qui allons investir dans les équipements de recherches et non pas les entreprises, ces dernières doivent présenter leurs problématiques à nos chercheurs qui en feront des projets de recherches», a indiqué M. Aourag qui a souligné que ces unités de recherches vont être créées à l’intérieur des entreprises. Ainsi, chercheurs et experts auront la possibilité de créer une équipe de recherches qui bénéficiera d’un budget de fonctionnement et d’équipement autour d’une problématique proposée par le secteur socioéconomique.

«Nous sommes en train de réfléchir, à travers un décret en cours d’étude, à donner plus d’autonomie financière aux laboratoires de recherches pour qu’ils soient ordonnateurs de leur propre budget», a souligné M. Aourag qui a également indiqué qu’un expert qui exerce à temps partiel une activité dans une structure de recherche aura le droit à un statut de chercheur. Par ailleurs, évoquant la place de la recherche en Algérie par rapport aux indicateurs internationaux, le directeur de la recherche scientifique a indiqué que ce n’est qu’à l’horizon 2020 que l’Algérie sera un pays émergent dans le domaine de la recherche scientifique. D’ici là, l’Algérie, dit-il, comptabilisera environ 80 000 chercheurs titulaires d’un doctorat. Actuellement, l’Algérie ne dispose que de 27 000 chercheurs entre enseignants chercheurs et hospitalo-universitaires sur un total de 45 000 enseignants universitaires.

LG Algérie

S. A.

La recherche en chiffres :

Sur un total de 45 000 enseignants universitaires, l’Algérie ne dispose que de 2 083 chercheurs permanents activant dans 25 centres et unités de recherche et de 24 000 enseignants exerçant des activités de recherche. Soit un total de 27 000 chercheurs dont 13 000 ont le grade de maître-assistant. 66% du potentiel algérien est impliqué dans la recherche scientifique et 87% du potentiel des chercheurs permanents ne sont pas titulaires du doctorat, soit seuls 270 chercheurs permanents qui sont titulaires d’un doctorat. Le nombre de chercheurs confirmés en Algérie ne dépasse pas les 8 600. Seulement 2 100 ont le grade de professeur ou de directeur de recherche. Ceci représente 680 chercheurs permanents par million d’habitants alors que la norme universelle est de 1 200 chercheurs par million d’habitants. La Tunisie avoisine les 2 200 chercheurs permanents par million d’habitants. A l’horizon 2016, l’Algérie comptera 1 000 chercheurs par million d’habitants, soit 35 000 chercheurs permanents.

S. A.